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Alors que la campagne des
élections législatives n'a pas encore démarré, les militants de certains partis
ont déjà engagé une autre bataille, dans les coulisses, pour garantir leur
inscription sur les listes des candidats pour les élections locales (APC et
APW), prévues à l'automne 2017.
Les faits sont particulièrement saillants au FLN et au RND, où tous les coups sont permis. Pourquoi a-t-on sauté aux élections locales avant d'en découdre avec les législatives ? Selon des cadres des deux partis, qui reconnaissent la tendance ambitieuse dans les esprits des militants, « plusieurs causes sont derrière cette impatience, ou cette frénésie, qui s'est emparée de la base militante ». En premier lieu, il y a « les promesses des responsables locaux des partis, ainsi que les têtes de liste des candidats pour les prochaines élections législatives du 4 mai, qui ne trouvent pas d'autres moyens pour convaincre et amener cette base militante à s'impliquer dans la campagne des législatives, dont le démarrage est annoncé le 9 avril ». « C'est à partir de ce constat qu'on commence à chauffer la galerie, en prenant chacun à part et à promettre monts et merveilles lors des élections locales », nous confient des militants. Certains responsables dans les bureaux locaux se sont « autoproclamés » décideurs pour ces élections locales, criant haut et fort que c'est par eux que tout passe, c'est eux qui donnent le quitus pour figurer sur la liste des candidats et à quel rang. Les militants se mettent à se bousculer aux portillons et à se mettre au travail, surtout, afficher de bonnes dispositions à mener campagne en faveur des candidats à la députation, pour prouver leur bonne foi. Ainsi, les listes des candidats aux élections locales sont, déjà, préétablies dans les têtes de certains. En somme, l'exploitation des ambitions est un moyen pour absorber le mécontentement et la déception provoqués par les listes des législatives. C'est une pratique répandue au sein des partis, légitimée par l'ambition politique de tout un chacun, selon des degrés différents d'un parti à un autre, car c'est la seule fenêtre qui reste encore ouverte pour s'engouffrer dans les institutions élues. Mais les militants ne sont pas dupes de croire à des promesses vagues qui les placeraient en haut de la liste des candidats aux élections locales. « Rien ne garantit ces promesses », en conviennent des militants expérimentés dans la gestion des campagnes électorales. Ces derniers précisent qu' «ils acceptent les promesses mais ils croient plus à l'argent». D'où l'exigence de mettre sur table, à l'avance, l'argent nécessaire pour payer les colleurs d'affiches, les organisateurs de meetings, les gérants des bureaux de campagne et tout un monde qui va se mettre à graviter autour de ce décor qui sera planté à partir du 9 avril. Sans argent, fait-on savoir fermement, les promesses qui assurent une place au soleil ne tiennent pas la route. |
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