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Deux semaines après son
élection, le nouveau président de la FAF, Kheireddine
Zetchi, commence à s'entourer de compétences dans le
but de «réhabiliter le football national», pour reprendre ses propos. Compte
tenu des carences constatées dans la composante du bureau fédéral, Zetchi a décidé de faire appel à l'ancien président de la
Ligue nationale et ancien responsable de la Direction nationale de contrôle de
gestion des clubs (DNCG), Mohamed Mecherara, qui a
été marginalisé au temps de l'ancien président de la FAF. Le retour de Mecherara aux affaires du football est de bon augure dans
la mesure où il croit en le projet de Zetchi. Aigri
par ce qu'il avait vécu, Mecherara avait décidé de
quitter le monde du football. Aujourd'hui, il revient par la grande porte en
qualité de conseiller du président de la FAF. Honnête, désintéressé et
expérimenté, Mecherara, qui est expert
comptable, est aussi un grand amoureux du football. Son retour est
prometteur, sachant qu'il avait tenté, au temps de Raouraoua,
d'accompagner les clubs dans la mise en place du professionnalisme. Après avoir
informatisé la Ligue nationale de football, il avait arrêté un programme de
formation au profit des clubs afin de les accompagner et de les orienter de
manière à se doter d'outils de gestion moderne.
Cependant, Mecherara a été choqué par l'opposition des présidents de club à tout changement et leur acharnement à s'accrocher à une gestion archaïque et opaque avec la complicité de la FAF qui a laissé faire. Mecherara s'était ainsi rendu compte que ses orientations et observations dérangeaient les présidents de clubs qui géraient les Sociétés sportives par actions (SSPA) comme des petites boutiques. Zetchi, qui connaît parfaitement l'engagement de Mecherara quant à l'instauration du professionnalisme dans le football national, a fait appel à lui pour réactiver la Direction nationale de contrôle de gestion des clubs. Le président de la FAF avait reconnu que la quasi-totalité des clubs sont en faillite, d'où la nécessité de sauver le professionnalisme, instauré dans le football algérien en 2009 sur décision du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Pour Zetchi, il s'agit de sauver ce qui a été acquis durant les dernières années. Cela passe par une gestion moderne, saine et transparente. Le président de la FAF a annoncé la couleur lors de la première réunion du bureau fédéral en envoyant un message clair aux présidents des clubs. Il ne sera plus question de distribuer l'argent de l'Etat à des clubs pour payer les joueurs. Ces clubs doivent bénéficier d'une gestion saine et transparente, à commencer par la régularisation de leur situation vis-à-vis de la CNAS. Cela suppose que les salaires des joueurs seront déclarés, et il n'y aura plus d'argent qui circule dans «des sachets», pour reprendre l'expression populaire désignant l'argent sale. Cela signifie la mise en place d'une gestion rigoureuse dont le suivi sera assuré par Mohamed Mecherara, dont la mission consiste à sauver le professionnalisme. Par ailleurs, à la faveur de son expérience en tant qu'ancien président de la LNF et ancien vice-président de la FAF, Mecherara apportera tout son savoir-faire pour la mise en place des commissions de règlement des litiges et d'éthique. La rigueur de Mecherara sonnera certainement le glas de plusieurs présidents de clubs qui tentent vainement de s'accrocher à leurs mauvaises habitudes. Il faut relever que d'autres compétences seront sollicitées par Zetchi pour diriger la Direction technique nationale (DTN) et les commissions de discipline et de règlement des litiges, d'autant plus qu'il a déjà parlé de la désignation de magistrats. Autant de dangers et de menaces pour les actuels présidents de clubs qui seront contraints de déguerpir. |
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