L'inflation reste en hausse en février 2017, avec un taux de 7%, dans le sillage d'une augmentation généralisée des indices des prix, dont celui des produits agricoles frais.

Selon une note de l'Office national des statistiques (ONS), l'évolution des prix à la consommation en rythme annuel s'est située à 7% jusqu'à fin février 2017. Cette variation est le taux d'inflation moyen en rythme annuel calculé sur les 12 mois allant de mars 2016 à février 2017. Pour l'indice des prix à la consommation du mois de février par rapport à janvier, il s'est établi en baisse à -0,6%, soit un recul un peu plus important que celui observé le même mois de l'année écoulée (-0,2% en février 2016 par rapport à janvier 2016).

L'ONS rapporte par ailleurs que les prix des biens alimentaires ont affiché une baisse de 1,5% en février dernier par rapport au mois de janvier 2017, une baisse induite aussi bien par l'évolution des produits agricoles frais que par celle des produits alimentaires industriels. Les prix des produits agricoles frais ont baissé de 1,2%, selon l'ONS, qui explique qu'en dehors de la pomme de terre et des poissons qui ont affiché des hausses respectivement de 6,2% et de 1,5%, le reste a accusé des décroissances, notamment la viande de poulet dont la baisse a avoisiné les 11% en février 2017 par rapport à janvier 2017 et les 12% par rapport à février 2016. Les prix des produits alimentaires ont également enregistré un recul de 1,9%, dû à la baisse des prix de certains produits, particulièrement ceux de la semoule (-17,3%).

Pour autant, les prix des produits agricoles frais sont restés hauts, très hauts durant cette période de février 2017 sur les marchés des fruits et légumes. De la tomate à 200 DA/kg à la courgette à 120 DA/kg, en passant par le poivron à 160 DA/kg ou les aubergines à 80 DA/kg. La pomme de terre avait même atteint les 80-85 DA/kg alors qu'elle était cédée autour de 45 DA/kg un mois auparavant, soit une hausse de presque 100%. Une situation de surchauffe généralisée des prix, qui a amené la fédération nationale des marchés de gros en fruits et légumes à dénoncer le détournement des approvisionnements des marchés en produits frais, ce qui a provoqué la surchauffe des prix de ces deux derniers mois, selon la fédération.

En janvier dernier, l'inflation s'était située à 8,1% par rapport à janvier 2016. En fait, dès début 2017, tous les clignotants étaient au rouge, avec une surchauffe anormalement longue des prix des produits agricoles frais. A fin décembre 2016, l'Office national des statistiques avait établi que le taux d'inflation était de 6,4% (4% dans la loi de finances) contre 4,8% en 2015, 2,9% en 2014 et 3,3% en 2013. Il était évident que l'indice des prix des produits agricoles enregistre une hausse durant les deux premiers mois de 2017, dans la foulée d'une raréfaction des entrées de produits frais aux marchés de gros, ainsi que la rétention des produits par certains opérateurs opérant en amont de la chaîne du froid et du stockage des produits stratégiques, dont la pomme de terre. En janvier dernier, les prix des produits agricoles avaient augmenté de 2,5% par rapport à décembre 2016. Ce sont les prix des produits agricoles frais qui ont enregistré la hausse la plus importante avec 3,1%, dans le sillage de la hausse des prix de la pomme de terre et des fruits et légumes.

Par ailleurs, pour les autres groupes de biens et services, les prix de l'habillement ont connu une baisse de 0,9% en février 2017 par rapport au mois précédent. Les prix des transports et communication se sont caractérisés par une stagnation, alors que le reste des groupes ont inscrit des hausses plus ou moins importantes: le logement et charges sont en hausse de +0,7%, les meubles et articles d'ameublement à près de +0,2%, santé hygiène corporelle à +1,8% et l'éducation-culture-loisirs à +0,1.