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Droits de l'Homme: La LADDH évoque une «situation inquiétante»

par M. Mehdi

Réuni, samedi dernier, en session ordinaire, le Conseil national de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH) fait le constat d'une «situation inquiétante» et un «sale temps» en matière de «respect des lois et des engagements internationaux en matière de respect des droits de l'Homme en Algérie».

Dans un communiqué signé par Me Nour-Eddine Benissad au nom du Conseil national, la Ligue estime que les «prétendues réformes que le pouvoir invoque, ne peuvent maquiller les pratiques autoritaires, arbitraires et violentes pour empêcher l'exercice effectif des libertés collectives et individuelles des citoyens».

Décrivant un «climat de tension entretenue» et «exacerbé par la répression, une non-gestion économique débridée, par la corruption», la LADDH énumère plusieurs cas «d'atteintes aux droits de l'Homme». «Le CN constate, avec colère, la multiplication inacceptable des emprisonnements et des intimidations contre des militants et activistes des réseaux sociaux», affirme le communiqué qualifiant ces mesures de «fuite en avant» qui «révèle la dangereuse paranoïa qui s'empare des tenants du pouvoir».

Le Conseil national de la LADDH dénonce, également, «la répression dont sont victimes les étudiants en Pharmacie, les travailleurs de Sonelgaz, et les syndicats autonomes» et estime que «les dernières interdictions de la tenue des cafés littéraires, à Aokas et Bouzeguen, illustrent, clairement, le refus épidermique de la liberté de penser par les pouvoirs publics».

Autre cas cité, la «répression du courant religieux Ahmadite» que la LADDH dénonce, estimant que «le droit de culte n'est pas une liberté réservée aux dogmes dominants, mais un principe général qui n'a de limite que celui du respect de la dignité humaine». Le CN de la LADDH se dit aussi «préoccupé par la situation des détenus d'opinions» et exige leur «libération sans condition».

Pour la Ligue cet «autoritarisme exercé au nom de l'État» est «un obstacle majeur à l'émergence d'une société de tolérance et d'un État démocratique».