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Le
torchon brûle entre le bureau de wilaya du Syndicat national des pharmaciens
d'officine (SNAPO) et la direction de la Santé publique (DSP) de Constantine, à
cause de la garde de nuit, instaurée par un arrêté ministériel émanant de la
tutelle. Décrivant la situation intenable des pharmaciens de la wilaya, M.
Abdelkrim Bouherid, porte-parole du syndicat, a
déclaré, hier, au cours d'une assemblée générale extraordinaire des
pharmaciens, convoquée en urgence, que « le directeur de la Santé a fait un
programme de garde de nuit irraisonnable et très contraignant, sans
concertation, ni avec le SNAPO ni avec les gens de la profession ». Et de citer
des exemples de pharmaciens, installés dans des petites communes où la demande
nocturne en médicaments est nulle, voire inexistante. « Malgré ça, a souligné
notre interlocuteur, la DSP n'a pas hésité à instaurer des gardes de nuit qui
durent de 19h jusqu'au lendemain à 8h. Ensuite, explique-t-il encore, il y a
des pharmacies qui sont astreintes à faire 8 gardes par mois en plus des 2 gardes
du vendredi. Et si nous considérons qu'un pharmacien fait 8 gardes de nuit,
plus les 2 gardes de jour, plus, encore, les vacations de jour qu'il fait
pendant la semaine, cela lui ferait 393 heures par mois. Or, la norme est de 40
heures par semaine, ou 160 heures par mois ».
Et de relever que dans la commune de Benbadis, daïra de Ain-Abid, des pharmaciens ont été obligés de faire les 8 gardes par mois. Six gardes dans la daira d'Ibn-Ziad. Nous avons proposé au DSP un système souple de regroupement de garde de nuit dans le chef-lieu de daira et dans les grandes agglomérations comme El-Khroub, Constantine et Ali Mendjeli de sorte que les pharmaciens n'aient à faire qu'une garde, voire deux gardes par mois, mais il a refusé ». Une pharmacienne établie dans un chef-lieu de daira, complètera en indiquant qu'elle a déjà fait cinq gardes. « Mais selon la liste de gardes que j'ai reçue de la DSP, je suis obligée de faire encore, ce 24 mars, une garde de 24h, de 8h du matin jusqu'au lendemain matin à la même heure. Ensuite, le 29 mars prochain j'ai une autre garde et le 31 suivant, après une seule journée d'interruption, j'aurais une autre. Est-ce que cette cadence infernale est logique ? », a demandé l'intervenante. Cette situation a poussé le président national du SNAPO, M. Messaoud Belambri, qui a été invité à cette AGE, à intervenir pour dire que le DSP de Constantine semble n'avoir pas assimilé le texte de l'arrêté ministériel émis par sa tutelle. « D'abord, nous ne lui demandons pas seulement de procéder à l'installation officielle de la commission de wilaya prévue par cet arrêté, mais aussi de tenir compte des positions, des avis et des propositions des représentants de la profession émis à travers leur syndicat ». Il indiquera, ensuite, lorsque nous l'avions interrogé sur la dégradation des relations entre le SNAPO local et le DSP, en disant : « nous sommes-là pour élaborer, ensemble, un système de garde et non pas pour venir écouter une position unilatérale et accepter un programme qui ne respecte pas du tout, les conditions de terrain et les contraintes et le faire passer de force. Contre cette façon de faire nous ne reculerons pas et n'hésiterons, nullement, à recourir à des moyens de revendication syndicale. Le bureau national coordonne, parfaitement, son action avec celle du bureau de wilaya qui interpelle le DSP, qui va interpeller le wali, en lui demandant audience. Pour sa part, le bureau national du SNAPO « a déjà saisi les services du ministère de la santé pour leur demander de rappeler ce directeur de la santé à la raison. Et s'il y a une obstination de sa part, ajoutera notre interlocuteur, nous n'excluons pas du tout de recourir à des moyens de terrain pour revendiquer notre droit, tels que la tenue de sit-in ou bien l'organisation d'une grève générale des 393 pharmaciens de la wilaya de Constantine ». Après débat, l'AGE a retenu la démarche suivante pour l'immédiat : « écrire une lettre au DSP de Constantine pour essayer de le faire revenir à la raison et aux normes professionnelles de la garde de nuit, une autre lettre explicative, avec une demande d'audience au wali. Et attendre jusqu'à mardi prochain. Et si les réponses s'avèrent négatives, convoquer une seconde AGE qui déciderait de la suite à donner au mouvement de protestation ». |
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