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L'instabilité
à la tête de l'entreprise qui fait vivre les Algériens et évite au pays de
s'effondrer politiquement et aller négocier sa survie économique auprès des
institutions de Bretton Woods,
Sonatrach, devient inquiétante. La conjoncture
actuelle étant déjà pénible sur le plan financier, stressante au niveau des
équilibres sociopolitiques et économiques avec la fin du bas de laine que
constituait le FRR, était-il dès lors sage de changer de patron de Sonatrach ?
Entre 2009 et 2017, beaucoup de scandales de corruption avaient éclaboussé la compagnie pétrolière nationale qui a enregistré une impressionnante instabilité, comparée à son statut de géant pétrolier. Ce qui est de nature à ne pas rassurer ses partenaires et, plus grave, explique les appels d'offres infructueux lancés depuis quelques années par Sonatrach pour l'exploration et l'exploitation de gisements pétroliers. Chez les majors du secteur de l'énergie, dans les salles de rédaction des instituts pétroliers, cela a un nom: instabilité managériale chronique. Comment ne pas s'inquiéter de cette situation qui a fait que la compagnie pétrolière algérienne soit pointée du doigt à l'hiver dernier, au plus fort de la vague de froid en Europe, quand elle n'a pu assurer des livraisons supplémentaires de gaz à un client traditionnel ? Le limogeage hier du PDG de Sonatrach et son remplacement par un ancien cadre d'une ex-filiale du groupe Sonatrach, BRC, Abdelmoumen Ould Kaddour, ne fait que renforcer la conviction des experts pétroliers et des partenaires de Sonatrach que la compagnie algérienne n'a plus de «cap». Pis, ce remplacement à la tête du top management du groupe pétrolier algérien, classé douzième mondial, est le septième en sept ans ! Une performance qu'aucun groupe pétrolier dans le monde n'a été capable de faire, y compris la Russie. Après Mohamed Meziane, éclaboussé par l'affaire Saipem, il y a eu Cherouati, puis Feghouli, remplacé très vite par Zerguine, limogé lui aussi et remplacé par Sahnoun comme intérim, puis encore Mazouzi et aujourd'hui Ould Kaddour. Cette succession de P-DG renvoie cette désolante et préjudiciable image d'une instabilité devenue chronique à la tête du management de Sonatrach. Proche de l'ex-ministre de l'Energie Chakib Khelil, tombé en disgrâce puis réhabilité, le nouveau P-DG de Sonatrach semble avoir la ?'baraka'' des pouvoirs publics et des décideurs pour atterrir à la tête d'une compagnie qui a de gros défis devant elle: relancer la production nationale de pétrole au-delà de 1,6 mbj avant 2020, améliorer celle de gaz, accélérer l'installation de raffineries pour réduire la facture des importations de produits raffinés et augmenter les exportations de GNL. Apparemment, le P-DG limogé n'a pu réaliser «les objectifs assignés», tout comme l'ex-ministre de l'Energie Salah Khebri, lui aussi remercié au profit d'un autre proche de Chakib Khelil, qu'on retrouve paradoxalement au centre de tous ces limogeages-nominations. |
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