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L'assemblée générale élective
de la fédération algérienne de football, prévue ce matin au centre technique de
Sidi Moussa, marquera la fin du règne de Mohamed Raouraoua
qui aura duré 16 ans. Le président du Paradou AC, Kheiredine Zetchi, candidat
unique, est en effet bien parti pour succéder à Raouraoua.
Car Zetchi est le seul candidat qui a fourni un
dossier complet, selon la commission de candidatures de la FAF. Il a déposé son
dossier dans les délais et son bureau répond aux critères exigés. Le bureau de Zetchi est représentatif puisqu'il comprend des
représentants du sud du pays, du sport féminin, de la glorieuse équipe de
football du FLN, des clubs et des ligues. La candidature de Zetchi
a été confirmée par la commission de recours, laquelle a rejeté la requête
introduite par le porte-parole de l'ASO Chlef,
Abdelkrim Madouar, dont le dossier de candidature a
été rejeté. Du coup, Zetchi se retrouve seul
candidat. N'ayant pas d'adversaires, Zetchi devrait
être élu à la présidence de la FAF.
La rupture avec l'ancien système Zetchi, qui est présenté comme étant le candidat du Pouvoir, incarne la rupture avec les anciennes pratiques et la gestion de la FAF. Zetchi a d'abord réussi au PAC, club qu'il créé avec son frère en 1994. Le PAC a pu gravir tous les paliers des championnats, de la division wilaya à la première division, ce qui a permis à Zetchi de connaitre les rouages et les coulisses du football, notamment l'arbitrage. Fort de cette expérience et de tout ce qu'il a pu voir dans les coulisses, Zetchi aura les coudées franches pour apporter des changements dans la gestion du football. Il est notamment attendu qu'il relance la formation et le développement du football en Algérie, sachant que son prédécesseur, Mohamed Raouraoua, s'occupait de l'équipe nationale et de la prospection de joueurs d'origine algérienne évoluant dans les championnats européens. Raouraoua avait « tué » la formation et négligé les compétences nationales. Zetchi, qui a réussi avec le PAC en créant une Académie de football ayant formé des jeunes talents qui font le bonheur de plusieurs clubs algériens et étrangers, est appelé à en faire de même à la FAF. En ce sens, le ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali, qui affiche ouvertement son soutien à Zetchi, a indiqué que l'Algérie dispose de dirigeants compétents aptes à restituer au football national sa place, particulièrement à l'échelle africaine. S'attaquant à Raouraoua, le ministre a fait observer que le secret de la réussite réside dans le travail en équipe, loin de l'idée de la prise de multiples décisions par une seule personne, sans consultation des membres de son équipe, appelant à ce titre le prochain président de la FAF à adopter la « consultation comme règle de travail, tout en veillant à l'application des lois de la République ». La FAF ne peut pas travailler toute seule, mais en collaboration avec le ministère de Jeunesse et des Sports, dans un objectif de servir le football algérien », a ajouté le ministre. Ould Ali s'en est pris au président sortant de la FAF, déplorant la situation actuelle de la sélection algérienne de football, sans entraineur depuis près de trois mois. Des présidents de clubs opposés à Zetchi Si le MJS soutient le candidat unique à la présidence de la FAF, il y a une forte opposition de la part des présidents de clubs. Des présidents de clubs et de ligues, fidèles à Raouraoua, semblent être divisés sur la manière avec laquelle ils comptent s'opposer à l'élection de Zetchi. On parle d'un éventuel boycott, alors que d'autres murmurent de recourir à la FIFA. Toutefois, constatant que Raouraoua et son clan sont «démolis», ils hésitent à s'aventurer dans un bras de fer avec le futur président de la FAF. Il faut rappeler que ces présidents de clubs sont habitués à gérer leurs clubs dans l'anarchie et avaient réussi, avec la complicité de la FAF, à dissoudre la Direction nationale de contrôle et de gestion des clubs (DNCG). Cette direction était dirigée par Mohamed Mecherara, expert comptable. Mecherara, qui a tenté d'accompagner les clubs dans la mise en place d'une gestion saine et transparente, a été contraint de se retirer de la FAF suite au désastre qu'il a constaté dans la gestion de ces clubs. La FAF n'avait jamais retenu Mecherara, préférant laisser les clubs baigner dans la confusion et l'amateurisme. Une situation qui avait permis à Raouraoua d'acheter la paix tout en fournissant aux clubs des aides au titre des droits de retransmission TV. Mecherara a été remplacé à la Ligue par Mahfoud Kerbadj, qui n'ose jamais dire non à Raouraoua. Cela avait permis à Raouraoua de se maintenir à la présidence de la FAF en l'absence de toute contestation. Zetchi était un des rares présidents de club qui était opposé à Raouraoua. Il gérait son club avec son propre argent et n'a pas pu être « acheté », pour ainsi dire, par Raouraoua. En guise de représailles, la FAF n'avait pas retenu les joueurs du Paradou, malgré leur talent et leur niveau technique, dans les différentes sélections nationales. En ce sens, l'élection de Zetchi devrait métamorphoser la gestion de la FAF et mettre fin aux mauvaises habitudes auxquelles sont habitués les clubs algériens. Toutefois, les présidents de clubs qui font partie du bureau de Zetchi doivent impérativement démissionner de leurs clubs respectifs et se consacrer à la FAF. Il s'agit de Rebbouh Haddad (USMA) et Bachir Ould Zemirli (NAHD). Voici par ailleurs la liste du bureau de Zetchi : Hakim Medane, Mohamed Maouche, Rebbouh Haddad, Djahid Zfizef, Radia Fertoul, Bachir Ould Zemirli, Rachid Gasmi, Messaoud Koussa, Larbi Oumamar, Amar Bahloul, Noureddine Bakiri et Mohamed Ghouti. |
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