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Le Secrétaire
général du FLN Djamel Ould Abbès,
fragilisé par des affaires de pot-de-vin et la perquisition du domicile de son
fils, par la gendarmerie nationale, contre-attaque.
C'est à Sétif, hier
samedi, en réunissant les têtes de listes des circonscriptions électorales de
l'est du pays, qu'il a sorti un joker, son passé, et défié ses opposants, «ceux
qui visent 2019», selon lui, en exhibant un document prouvant non seulement sa
qualité de moudjahid, mais surtout d'avoir été condamné à mort, par l'occupant
français. «Je défie quiconque de parler sur Ould Abbès, le moudjahid Ould Abbès», a t-il lancé, devant les
têtes de listes de l'est du pays. Il ajoute, toujours à l'adresse de ceux qui
mettent en doute son militantisme, « je l'ai dit, la semaine dernière, et je le
répète: ce n'est pas après 65 ans de militantisme, que
l'on va trahir son pays, son président. » Il dira, notamment, qu'il a commencé
à militer « depuis 1952, avec Abdelmalek Benramdane,
qui m'a présenté, à Ben M'hidi, en 1953, à Sebra, à Bitat et Ben M'hidi à Ain Témouchent, puis j'ai
pris les armes, le 1er novembre 1954. » S'adressant à la presse et aux
journalistes «qui ne connaissent pas ses faits d'armes, Ould
Abbès a exhibé un document de sa condamnation à mort,
en 1958, précisant que «les moudjahidine ne trahissent pas, et ne subissent pas
de pression.» «Donc, celui qui a exercé des responsabilités dans la lutte
armée, je ne vais pas» maintenant» après 65 ans de militantisme, trahir mon
pays, trahir mon président, et subir des pressions de ceux qui ont des visées
pour 2019 », ajoute-t-il. Visiblement très remonté contre ces milieux qui ont
tenté de faire pression sur lui, selon ses déclarations, lors de la confection
des listes électorales du FLN, il dira ceci: «qu'ils
soient sûrs, j'ai fermé, sur eux, les portes, c'est pour cela qu'ils s'agitent
aujourd'hui», avant de lâcher «les chiens aboient, la caravane passe.» Ould Abbès semble blessé,
terriblement affaibli par certaines affaires de corruption, alors qu'il avait
assuré, dès son arrivée, à la tête du parti, après la démission de Saâdani, qu'il allait lutter contre la corruption et la «chkara». Des déclarations battues en brèches par des
affaires liées notamment, à la désignation des candidats du parti, aux
élections législatives du 4 mai prochain, en particulier pour la désignation
des têtes de liste, notamment à Alger et Constantine. Par ailleurs, Ould Abbès s'est, durant sa
rencontre avec les têtes de liste du parti de l'est du pays, particulièrement,
appesanti sur les pressions dont il a fait l'objet, ces dernières semaines,
pour porter sur les listes électorales «certains noms», en prévision de ces
élections du 4 mai prochain. Il a affirmé qu'il ne s'est pas «incliné devant ces
pressions, comme il n'a pas accepté les noms qui lui ont été proposés.» Il a
ajouté que «ces milieux, lorsqu'ils ont vu qu'ils ne pouvaient faire pression
sur moi, ont tenté de le faire sous d'autres formes, à travers ce qui a été
écrit dans la presse, me touchant personnellement et des membres de ma
famille.» Plus que toutes les affaires de corruption liées à la désignation des
candidats, impossible d'ailleurs de vérifier, Ould Abbès semble avoir mal pris les accusations qui touchent
son fils. Des sources avaient fait état de la « découverte d'une importante
somme d'argent et de 52 dossiers de candidats aux législatives ». Vrai, faux ?
Interrogé sur cette affaire ,lors d'un point de
presse, tenu au CIC, samedi 11 mars, quelques jours après, Djamel Ould Abbès a, juste, dit que « je
fais confiance à la justice de mon pays et au travail des services de sécurité.
» Pressions intolérables sur le secrétaire général du FLN ? Pour calmer le jeu,
il a, cependant, mis en ligne sur le site du parti une lettre aux militants,
indiquant que « l'opération de sélection a permis de choisir 612 candidats,
parmi les 6.294 militantes et militants, ayant déposé leurs dossiers de
candidature, pour cette joute électorale.» «Cela ne veut point dire que ceux
qui n'ont pas eu l'occasion de figurer dans la liste électorale ont été exclus
et marginalisés car leurs chances restent de mise lors des prochaines
échéances», précise la lettre du SG du FLN. Hier à Sétif, Ould
Abbès a, par ailleurs, souligné que «le plus gros
vivier des voix se trouve à l'est du pays, Sétif a 19 sièges, juste après la
capitale avec 37 sièges, Batna a 14 sièges, Constantine 12 sièges, et pour tout
l'est du pays, il y a 180 sièges».