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Finalement,
la 10e session du conseil d'association Algérie-Union européenne n'aura pas été
exclusivement dédiée à l'économie et la bonne gouvernance, débordant sur
l'épineux dossier des immigrés illégaux. En effet, Bruxelles a demandé à Alger
plus de coopération en matière de rapatriement de ses sans-papiers disséminés
un peu partout sur les pays de l'espace Schengen en contrepartie d'une plus
grande souplesse dans l'octroi des visas d'entrée pour l'Europe.
Alger n'a plus trop le choix, elle qui a déjà été sévèrement critiquée pour son manque d'entrain à coopérer avec les pays européens à propos de ce dossier. L'Allemagne, en premier, avait demandé aux pays maghrébins dont l'Algérie de rapatrier leurs ressortissants expulsés ou du moins de faciliter les démarches administratives dans ce sens-là. On se souvient tous de la réponse de Sellal faite à Merkel qui dit en substance qu'Alger est prête à récupérer ses harraga pour peu qu'ils soient réellement reconnus comme étant des Algériens. Même réponse à Tunis et Rabat, ce qui met la chancelière allemande en position de faiblesse, sérieusement remise en question par la décision du Bundesrat ou la chambre haute du Parlement allemand qui vient de rejeter le projet de loi visant à débouter plus facilement les demandeurs d'asile algériens, marocains et tunisiens en refusant de mettre ces trois pays sur la liste dite des «pays sûrs». Les intérêts économiques communs devront certainement inciter l'Algérie à plus de coopération avec la Belgique ou encore l'Espagne où les harraga trustent les faits divers avec leurs émeutes et évasions dans les centres de rétention pour étrangers. Rappelons que ces attaques frontales contre la position d'Alger à propos de ses émigrés illégaux avaient donné lieu par le passé à des passes d'armes inédites entre la diplomatie algérienne et certaines capitales européennes. Le secrétaire d'Etat belge à l'Asile et à la Migration avait ouvertement critiqué Alger au lendemain de l'attaque terroriste contre deux policières à Charleroi par un sans-papiers algérien. Il avait affirmé que «les retours forcés vers l'Algérie restent problématiques». Les chiffres donnés par Bruxelles sont édifiants sur ces difficultés rencontrées par les gouvernements européens à refouler les sans-papiers algériens. Un peu plus de 24% seulement ont pu être expulsés en 2015 sur les 16.065 expulsions décidées. L'Algérie, de son côté, a toujours tenu à défendre sa politique soutenant qu'elle «n'a pas besoin d'accords bilatéraux de réadmission» rappelant sa «bonne» coopération «avec tous les pays en matière de réadmission de ceux qui séjournent de manière irrégulière». Reste à savoir maintenant quelles sont les concessions algériennes à ce propos. |
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