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Constat
simple mais troublant du directeur central au ministère de l'Industrie, en
charge de la PME: les Très petites entreprises (TPE)
représentent 97% du tissu industriel algérien, et seulement 0,4% est représenté
par les moyennes entreprises.
L'échec de la politique de mise à niveau des entreprises des années 2000 est patent, et donc les pouvoirs publics ont mis en œuvre un autre dispositif, à travers la nouvelle loi sur la PME, pour reprendre en main et ranimer le secteur industriel. «La nouvelle loi sur la PME, adoptée par le Parlement, apporte une nouvelle vision sur l'entreprise», explique Abdelghani Mebarek, DG de la PME au ministère de l'Industrie. «Depuis un certain temps, un ensemble de réformes sont engagées, depuis deux ans, plusieurs textes ont été revus pour mettre en adéquation la législation et la réglementation d'un certain nombre d'aspects, dont la diversification de la production. «Avant la loi sur la PME, il y a eu la loi sur l'investissement, la métrologie et cet arsenal concourt pour le développement de l'entreprise, et la PME, d'une manière générale», a-t-il indiqué à la Radio nationale hier mercredi. Pour lui, «il y a le triptyque des trois grands cycles de l'entreprise : l'émergence, le développement et la pérennisation», et ce qu'apporte cette loi, précise-t-il, «c'est la révision et les réformes de tous les dispositifs qui existent pour apporter, en mieux, l'émergence, le développement et la survie de ces entreprises.» En fait, la nouvelle loi sur la PME «apporte une nouvelle vision, l'ancienne loi date de 2001, et donc le nouvel environnement d'aujourd'hui a évolué, et l'ancienne loi a montré un certain nombre de limites ainsi que le stress des PME.» Dès lors, «tous les dispositifs mis en place doivent être revus, aujourd'hui, car la nouvelle vision s'intègre au nouveau dispositif pour accompagner les entreprises en difficulté», explique M. Mebarek. «Si depuis 2000 on a connu une croissance dans la création de PME, aujourd'hui il faut les mettre dans le nouveau contexte économique national et international, et concrètement, cette loi est la révision de tous les dispositifs pour la survie et le développement de la PME.» Pour autant, il annonce que la stratégie mise en place, en 2007, pour développer le tissu des PME et de l'entreprise, en général, n'a pas réalisé le nombre escompté de 2 millions de PME. «On n'a pas réalisé ce nombre de PME pour améliorer leur apport dans l'économie globale», a-t-il dit, annonçant qu'à fin 2015 «on passe à près d'un million, soit 935.000 PME. Il faut, encore, redoubler d'efforts pour améliorer le contexte de la PME». L'objectif tracé par le ministère de l'Industrie, en 2007, était d'arriver à 2 millions de PME, à l'orée de 2025. Ces 935.000 PME emploient 2,71 millions de personnes, et sont répertoriées en 3 catégories : la Très petite entreprise (TPE), qui représente 97% du tissu industriel, la PME avec 3% du tissu industriel et la moyenne entreprise (0,4%), explique M. Mebarek. Il ajoute, «dans les années 2000, on était à 18 PME pour 1.000 habitants, on passe aujourd'hui à 23 PME pour 1.000 habitants, c'est mieux, mais pas suffisant, car le contexte international exige des conditions pour que ces PME se développent, sinon on ne pourra pas aller vers une croissance suffisante pour le développement.» M. Mebarek rappelle, d'autre part, sur la question de la mortalité des PME, que «ce que nous devons faire, et toutes les politiques que doit mener notre pays, doivent converger vers le triptyque et réussir à prolonger l'espérance de vie de nos entreprises.» Le taux de mortalité des PME en Algérie est de «15 à 18%, c'est acceptable, mais le plus important est de maximiser la naissance des entreprises et répondre aux difficultés qui se posent à la création d'une entreprise», estime-t-il, même si d'autres parlent d'un taux de mortalité des PME de 30%. En fait, «le réaménagement de l'environnement de l'entreprises est l'essentiel de cette nouvelle loi. On a remarqué qu'il y avait un cloisonnement, avec le dispositif, Ansej, Cnac, Fgar, et aujourd'hui, il est nécessaire que ces dispositifs travaillent dans une coordination entre l'ensemble des acteurs, pas seulement institutionnels, mais également privés avec leurs environnement», préconise t-il. «Aujourd'hui, nous sommes dans une approche nouvelle, car la mise à niveau des PME a été un échec», affirme le DG de la PME, au ministère de l'Industrie, pour qui la PME en Algérie reste embourbée dans les problèmes récurrents du financement, des pesanteurs bureaucratiques et du problème du foncier. Que ce soit dans les milieux professionnels qu'au sein des experts, on tient pour évidence que la PME ne peut se développer, prospérer et créer de la valeur ajoutée en Algérie tant que l'Economie nationale reste tributaire du tout «import-import». |
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