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Syndicat des pilotes de ligne algériens (SPLA) s'est dit «conscient» de la
situation actuelle de leur compagnie Air Algérie, reprenant l'argumentaire du
ministre des Transports qui avait autopsié le mal de l'entreprise dans son
volet managérial. «L'entreprise souffre de lacunes managériales», a indiqué le
SPLA qui plaide «pour l'application des textes» et appelle à «lancer un
dialogue franc et transparent». L'assemblée générale du syndicat des pilotes
qui s'est tenue lundi dernier à Alger, a été l'occasion pour souligner
l'importance du dialogue social au sein d'Air Algérie et l'implication du SPLA
«dans le processus de développement de l'entreprise», comme souhaité par son
président, Karim Seghouane. Cette AG intervient après
un mois de février houleux qui a vu le limogeage du DG, Bouderbala,
et son remplacement par un «enfant de la boîte», Bakhouche
Allèche. Lors de l'installation du nouveau directeur général par intérim, le
ministre Talai avait milité pour une gestion d'Air Algérie «transparente»,
révélant que l'entreprise, qui fait face à des problèmes d'organisation, «se
porte mal» sur le plan financier. Cette entreprise, a-t-il fait savoir, «est à
la limite de perdre de l'argent et elle en perdrait si l'on ne fait pas toute
une gymnastique avec le commissaire aux comptes pour faire des transferts de
comptes et un système d'évaluation». Il a ajouté que «tout doit être visible,
pas uniquement les comptes, pour que cette entreprise historique reprenne son
droit chemin et son développement», a-t-il notamment déclaré. Le président du
SPLA, tout en plaidant pour une charte nationale des pilotes à même de
promouvoir le métier et préserver ses acquis, a souligné la volonté du syndicat
à coopérer avec la nouvelle direction d'Air Algérie. Parmi les problèmes
rencontrés par la compagnie aérienne publique, Seghouane
cite la concurrence rude à l'échelle internationale et le départ de nombreux
pilotes vers d'autres compagnies étrangères. Pourtant, le premier grief avait
été remis en cause par le ministre qui avait affirmé, le 20 février dernier,
qu'Air Algérie n'a pas de problèmes externes ni de problèmes de marché ou de
son environnement, et «c'est l'essentiel pour une compagnie aérienne», avait-il
alors expliqué. Le SPLA a également rappelé l'urgence d'une «politique de
gestion rigoureuse et de méthodes managériales strictes» au sein de la
compagnie. Un aspect déjà envisagé par Talai qui avait reconnu l'existence «des
cadres de très bon niveau à l'intérieur de cette entreprise, de bons pilotes,
de bons techniciens et de mécaniciens», déplorant l'absence d'une «équipe» au
niveau du management. Il a considéré qu'«un directeur général, quel qu'il soit,
ne peut gérer seul une compagnie de 10.000 personnes avec une flotte d'une
cinquantaine d'avions s'il n'y a pas d'équipe autour de lui». Tablant sur
l'expérience de Alleche,
«une quarantaine d'années» dans la boîte, et connaissant les problèmes, «ça
sera plus facile d'aboutir rapidement à un bon résultat». De son côté, le
président du Syndicat national des techniciens de la maintenance aérienne
(SNTMA), Boutoumi Ahmed, a regretté que l'activité
maintenance d'Air Algérie «reste inexploitée» bien qu'elle peut constituer une
importante source de rentrée de devises pour l'Etat. «Le département
maintenance a obtenu une accréditation délivrée par la Commission européenne de
l'aviation civile et qui nous permet d'assurer les travaux de maintenance des
appareils pour différentes compagnies aériennes, mais à ce jour ce label n'est
pas exploité à cause des lacunes de réglementation et l'absence de volonté pour
concrétiser ces services localement», a-t-il précisé.
Rappelons que c'est justement à propos du service de maintenance d'Air Algérie que le ministre de tutelle avait pris des sanctions à l'encontre du DG sortant, entre autres raisons. En effet, le 11 février dernier, Boudjemaa Talai avait effectué une visite surprise à la division Maintenance et Réparation d'Air Algérie de l'aéroport Houari Boumedienne après les deux pannes qui ont affecté, une semaine plutôt, des appareils de la compagnie. En inspectant les lieux, le ministre s'est dit «en colère» de l'anarchie constatée sur place et «choqué» de l'absentéisme des agents et des techniciens de la maintenance. Présent à l'AG du SPLA, Charef Mohamed, le représentant du DG par intérim d'Air Algérie, a affirmé que des mesures seront prises dans un future proche, à même d'impacter positivement le processus de développement de l'entreprise. |
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