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Bien
que beaucoup ont été rapatriés à la demande de leur gouvernement, les
ressortissants de pays africains, en situation irrégulière, font, toujours,
partie du paysage, à Oran. Ces migrants, en majorité des femmes et des enfants,
vivent de mendicité, une situation devenue, de plus en plus difficile, à la
fois pour ces migrants et pour les riverains. Ce spectacle désolant est vécu,
tous les jours, au niveau de plusieurs carrefours et quartiers d'Oran.
Pratiquement aucun quartier n'est épargné. C'est surtout les carrefours à
grande densité automobile qui sont prisés. Des familles entières, parents et
enfants en bas âge, pointent, chaque matin, aux carrefours de Cherfaoui, Gambetta, Maraval, Choupot, Grand terre? Chaque
fois que le feu rouge s'allume nombreux Subsahariens, tendant la main, se
faufilent entre les véhicules sans se soucier d'éventuels accidents. Une ?sebha' (chapelet) à la main et portant leur bébé, dans les
bras, on les retrouve sur les mêmes trottoirs, parfois recroquevillés sur
eux-mêmes, le regard hagard, englouti dans le vide et la main toujours tendue
vers les passants et les véhicules.
Ainsi, les Oranais seraient de plus en plus, témoins du triste sort de ces jeunes enfants criant à la ?sadaqas (charité), à chaque feu rouge. Ils sont des centaines, dont une grande majorité d'enfants mineurs, à investir les rues et ruelles. Partout, ces mendiants subsahariens, traînant des baluchons et autres amas d'objets parfois difficiles à définir. Ils se précipitent au feu rouge vers les véhicules et, avec un rudiment d'arabe, lancent : ?Sadaqa, sadaqa !!!? Et ce, à longueur de journée, quel que soit le temps. Toujours dans un dialogue mêlant quelques mots d'arabe et des gestes qu'ils répètent chaque jour. Ces migrants subsahariens ont fui l'instabilité qui règne dans la région du Sahel, la misère et la sécheresse. Ils appartiennent à plusieurs ethnies. Certains habitants soucieux des conséquences que peut générer ce fléau avaient lancé plusieurs appels aux pouvoirs publics pour que des mesures urgentes soient prises afin d'éviter l'irréparable. A Oran, près de 800 Nigériens ont été déplacées vers Tamanrasset, en 2016, puis reconduits vers leur pays, suite à un accord entre le gouvernement algérien et le Niger. Mais ces campagnes n'ont pas eu l'écho souhaité. Effectivement, chaque année, leur nombre augmente. De nombreuses familles ont élu domicile, dans les quartiers périphériques à l'image de Bouâmama, Ain El Beida, Chteibo, Sidi El Bachir. Outre les carrefours, bon nombre de ces familles s'installent à la sortie des mosquées, à chaque horaire de prière, comme c'est le cas à Cité Petit et Maraval. La dernière opération a été organisée en août dernier, prés de 230 ressortissants nigériens, qui résidaient clandestinement à Oran ont été rapatriés, dans leur pays. |
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