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Jeudi
dernier, le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs
est revenu sur le dossier de la secte interdite d'Al Ahmadya.
S'il a confirmé que cette secte n'est pas tolérée en Algérie et décrétée non
musulmane depuis fort longtemps par la plus haute autorité religieuse du pays,
le HCI, et la personnalité qui faisait autorité dans ses fetwas,
feu Cheikh Hamani, il a pourtant laissé la porte
entrouverte pour que les « Ahmadites » algériens
puissent exister et pratiquer en toute légalité leurs idées. A la seule
condition qu'ils abandonnent le référent à l'islam. Pourquoi et à quelle fin ?
En fait, les autorités politiques algériennes sont devenues plus regardantes qu'avant sur le respect des droits de l'homme, des cultes et des associations. Le dernier rapport d'Amnesty International sur la «persécution» des membres d'Al Ahmadya en Algérie et ses répercussions auprès des ONG internationales auraient incité les autorités à faire en quelque sorte machine arrière. Mais pour mieux circonscrire cette menace de la prolifération de sectes et mouvements religieux de toutes sortes qui sont apparus depuis la mort clinique du terrorisme en Algérie. L'arme pour contrer cette menace d'Al Ahmadya est simple, l'utilisation, pour une fois, de la loi sur les associations religieuses. En fait, les adeptes d'Al Ahmadya peuvent s'organiser et créer leur association religieuse, comme le leur permet la loi, mais pour toute autre religion que l'islam. La phrase de M. Aïssa sur le fait que «ce groupe œuvrait à former une organisation propre pour se renforcer et revendiquer la protection internationale» résume toute la problématique pour l'Algérie des activités et des objectifs de la section algérienne de la secte Ahmadya. En lui permettant d'activer légalement, sous toutes les bannières religieuses autres que l'islam, les autorités mettent fin à la question de la légalité de ce mouvement. Pour autant, la porte reste ouverte pour les autres rites religieux ou religions. Un message clair également pour les sponsors des Ahmadites algériens. D'autant que la menace d'Al Ahmadya est devenue réelle avec le rythme des adhésions à cette secte en Algérie et certains troubles inexpliqués dans certaines régions du pays. D'autant que le vide idéologique laissé par la fin du terrorisme en Algérie et les effets sur notre pays de l'état de décomposition politique et sociale avancé des pays du Machrek, dont l'Irak, le Yémen et la Syrie, ont redonné vie à des mouvements et des sectes religieux oubliés ou inconnus jusque-là. Pour toutes ces raisons, l'ouverture politique de plus en plus grande, mais avec le cloisonnement de la société algérienne dans ses tabous religieux, ouvre grande la porte à toutes les dérives et réminiscences idéologiques. Anciennes ou importées. |
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