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Le rideau
de fumée du Maroc est en train de multiplier les zones de tension dans le dossier
sahraoui entre manœuvres militaires et campagnes de désinformation. Le
président sahraoui, Brahim Ghali, a de nouveau averti la communauté
internationale du pourrissement de la situation provoqué par les Marocains et
indiqué que la fameuse annonce faite par Rabat de faire reculer ses troupes
d'Al Guergarat n'était qu'une diversion. Le
secrétaire général du Front Polisario va plus loin en évoquant le risque de
compromettre le cessez-le-feu devant les pratiques «coloniales» des Marocains.
Le discours n'a rien d'exclusivité mais vient renforcer ce sentiment d'injustice et d'abandon perçu par les Sahraouis devant l'impassibilité et le silence de l'ONU. A l'occasion du très solennel 41e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Ghali a aussi averti de la perversité marocaine allant jusqu'à tenter de modifier le statut de la région d'Al Guergarat par l'invasion de territoires sahraouis libérés en violation flagrante du cessez-le-feu. Un armistice qui ne tiendrait plus à grand-chose devant la multiplication des agressions marocaines qui mettent en péril «la paix, la sécurité et la stabilité dans toute la région». Le Polisario s'en remet au SG de l'ONU et au Conseil de sécurité pour des mesures concrètes et directes à même de mettre fin aux violations marocaines du droit international, mais aussi pour accélérer le processus devant aboutir à la tenue d'un référendum d'autodétermination en faveur du peuple sahraoui. Le président Ghali, privilégiant la voie diplomatique, en appelle aussi aux anciennes puissances coloniales, la France et l'Espagne, pour intervenir et assumer leurs responsabilités devant l'Histoire. Les Sahraouis reprochent aussi à l'ONU son incapacité à mettre le Maroc devant ses responsabilités concernant le personnel civil de la Minurso expulsé par Rabat, indispensable pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental. Le Makhzen s'est assis à une table de poker menteur, excellant dans la désinformation, allant jusqu'à affirmer que la Zambie a retiré sa reconnaissance de la RASD obligeant Lusaka à démentir formellement la très officielle agence de presse marocaine (MAP). Profitant de la visite du roi à la Zambie, les médias de sa majesté ont câblé le retrait de la reconnaissance par la Zambie de la RASD comme une information avérée. Le Maroc n'a pas fini de bluffer dans cette partie, des as dans la manche et une mauvaise foi à distribuer. |
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