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Chaque
année, le quartier mythique de Sidi El Houari perd un pan de son histoire, avec
la démolition ou l'effondrement de nouveaux immeubles au style architectural
reconnu. Situé à l'ouest de la ville, ce véritable musée à ciel ouvert risque
aujourd'hui de disparaître, emportant avec lui l'histoire millénaire d'Oran.
Selon des sources proches du secteur urbain de Sidi El Houari, depuis 2008,
quelque 86 immeubles ont été démolis. Une grande partie de ces immeubles revêt
un cachet architectural historique. Ces démolitions interviennent à l'issue des
opérations de relogement des familles, qui ont atteint les 1.333 familles.
Nos sources indiquent qu'outre les démolitions, 88 autres immeubles ont été emmurés pour éviter leur squat, et constituent un véritable danger pour les riverains au vu de leur dégradation très avancée. Ces immeubles doivent eux aussi faire l'objet d'une démolition. Au total, nos sources indiquent qu'une centaine d'immeubles seront démolis prochainement. Au lieu et place de certains immeubles rasés, l'on constate que d'autres habitations ont été érigées, sans prendre en considération l'aspect historique du quartier qui risque de connaître le même sort que d'autres sites comme Bab El Hamra ou Maria qui ont été rasés suite aux opérations de relogement. Malgré la dernière décision de classer le quartier comme secteur protégé, et malgré les efforts incessant de l'association santé Sidi El Houari et d'autres associations, ce quartier mythique meurt à petit feu. Il faut toutefois signaler qu'en parallèle aux démolitions, nos interlocuteurs indiquent que les services de la wilaya ont décidé de restaurer 24 immeubles, sur un total de 66 immeubles vétustes, au quartier Sidi El-Houari et ce, après le relogement de leurs occupants au nouveau pôle urbain de Belgaïd. Les 24 immeubles devant faire l'objet de réhabilitation présentent des aspects architecturaux et historiques, et seront donc préservés ; les restants, soit 42, seront démolis. Considérant le caractère historique du quartier de Sidi El-Houari, classé « Secteur sauvegardé » en vertu d'un décret exécutif du 22 janvier 2015, les services de la wilaya d'Oran ont décidé de prendre toutes les mesures nécessaires à la préservation des édifices ayant une valeur historique et architecturale. Des mesures ont été également prises pour empêcher la réoccupation des immeubles évacués de leurs habitants. Les services de la wilaya avaient mis en place trois groupes de travail composés, chacun, de techniciens de la direction de la Culture, spécialisés dans les aspects culturels et historiques des édifices et ceux des services du Contrôle technique des constructions (CTC), de la direction de l'Urbanisme et de la Construction et de l'APC d'Oran. Les membres de cette commission, au terme de sorties sur le terrain, ont conclu que 42 immeubles parmi les 66 programmés « ne présentent aucune valeur historique ou culturelle et menacent d'effondrement ». Ils ont préconisé leur démolition pour éviter tout danger. Les immeubles à sauvegarder seront octroyés à des institutions publiques pour être restaurés et exploités, dans le cadre de leurs activités. Ces bâtis devaient être octroyés, à l'OPGI, Algérie Télécom, le Barreau d'Oran, l'Ordre des architectes et le Syndicat des pharmaciens, entre autres, a-t-on indiqué à la wilaya. Dans ce même contexte, un groupe d'une vingtaine d'architectes d'Oran viennent de lancer un appel pour la sécurisation de tout le périmètre du secteur sauvegardé de Sidi El Houari, contre les atteintes de toutes sortes, notamment le pillage de matériaux, le démontage et la récupération des matériaux de valeur et les vandalismes multiples. |
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