On devait passer à la phase
opérationnelle à la fin de l'année écoulée, mais des contraintes pratiques ont
reporté le rendez-vous pour une date ultérieure. Pour rappel, le pointage par
empreinte digitale au niveau des établissements hospitaliers est un projet
initié à la fin de l'année 2015, mais son application sur le terrain n'est pas
encore effective. On s'attendait à des réticences de la part d'un personnel
hospitalier épars dans le temps et dans l'espace, de par ses fonctions, et pas
du tout habitué à s'astreindre au pointage, mais on n'en est pas encore à ce
problème, car la mise en fonctionnement de ce matériel n'est pas du tout une affaire
aisée. Interrogé à ce propos hier, le DG du CHUC, Djamel Benisaad,
affirme que «l'opération d'installation des équipements électroniques pour le
besoin de l'application du pointage obligatoire pour tous les personnels
hospitaliers est achevée depuis quelques mois, mais cela ne nous donne pas pour
autant toute la possibilité de le mettre en fonctionnement sans risquer de
perdre le matériel». Dans cette optique, notre interlocuteur expliquera sans
détours ses craintes par le fait que «le matériel peut faire l'objet d'un
sabotage, très probable, de la part de ceux qui refusent de passer à ce mode de
pointage, infaillible et avec lequel on ne peut envisager aucune fraude». «On
ne peut pas prendre ce risque pour le moment, surtout qu'on se trouve déjà confrontés
à un manque de personnel, et que dès lors on ne peut pas mettre des agents
devant des pointeuses éparpillées à travers les nombreux pavillons du CHUC». La
seule solution, considère M. Djamel Benisaad, c'est
d'assurer la couverture de tout le CHU à l'aide de caméras de surveillance, ce
n'est qu'à ce moment qu'on peut lancer le pointage par empreinte digitale.
«Actuellement, nous sommes à 80% en matière d'installation des caméras de
surveillance à travers le CHU, il reste encore la partie haute à équiper, et
cela se fera au courant de cette année. Une fois ce travail accompli, nous
mettrons en fonctionnement le pointage par empreinte digitale? sous la
protection de l'œil vigilant des caméras de surveillance», indiquera-t-il.
Notre interlocuteur dira que,
pour le moment, le pointage est manuel, tout en reconnaissant que ce procédé
est peu efficace et ne permet pas d'établir un contrôle global et rigoureux des
9.000 travailleurs du CHUC. Rappelant dans ce cadre qu'il s'attelle durant ce
temps à opérer des visites inopinées à travers les services pour s'assurer de
la présence des personnels sur les lieux de travail, notre interlocuteur
souligne encore qu'«aucune catégorie de personnel ne sera exempte du pointage,
et celui qui refuse d'appliquer la réglementation en la matière doit prendre
toutes ses responsabilités». La confirmation par empreinte digitale de la
présence au travail permettra de «lutter contre le phénomène de l'absentéisme
et des abandons de poste», rappellera-t-il.