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«Nos sorties sur le terrain vont permettre d'assainir une situation
qui n'a que trop duré. Il s'agit en fait de rebâtir une source génératrice de
richesses dont les fondements doivent impérativement reposer sur un système
capable de faire de notre wilaya un pôle productif puissant, performant et
compétitif». Ainsi voit les choses futures M. Madani Fouatih,
le wali de Boumerdès après sa visite dans la localité
de Baghlia et le constat de l'amère réalité de la
zone d'activités, à l'instar des 22 zones qui peinent à amorcer la dynamique de
développement tant attendue par la population et par les pouvoirs publics et
qui s'engluent dans des blocages et d'inextricables problèmes. L'exemple de la ZAD
de Baghlia est édifiant. Créée en 1986, elle s'étend
sur 133.000m2 viabilisés à l'entrée sud de la ville, elle accuse un grand
retard dans la concrétisation des projets. Une source locale avance que
certains investisseurs n'ont jamais mis les pieds dans cette zone et les
services communaux ne connaissent les bénéficiaires que par le nom de
l'entreprise placardé sur les portails que les bénéficiaires se sont empressés
de mettre en place et disparaître. Deux investisseurs qui n'ont pas encore
lancé leurs activités, imputent leur situation et leur peur d'engager leurs
ressources au motif qu'aucun acte de concession n'a été établi jusqu'à ce jour
pour l'ensemble des 25 bénéficiaires.
Pour un responsable local, ceci n'est qu'une fuite en avant et cela sent l'odeur spéculative de certains, pour lui «l'acte est devenu un véritable enjeu de pression qu'exercent les investisseurs dans ces dossiers qui tendent à virer à la spéculation foncière?C'est vrai que certains le réclament pour se lancer dans leur démarche administrative et bancaire. La majorité voudrait l'avoir juste pour prendre possession des assiettes foncières et, éventuellement, les détourner de leur vocation initiale». Notre interlocuteur cite au passage la situation de la zone de Bordj Menaiel : de zone d'activités elle abrite aujourd'hui une trentaine de salles de fête. Le pire, selon notre interlocuteur, est que les exploitants demandent la réhabilitation de la zone et la rénovation de l'éclairage public au frais de la collectivité. Rappelons qu'une décision de fermeture des salles a été décrétée par l'ex-wali de Boumerdès, Mme Zerhouni, mais nullement appliquée. Sans actes de concession, deux briqueteries et une unité de transformation d'aliments de bétail se sont lancées dans la production. Réagissant à cette situation, le wali a chargé le responsable du secteur d'inviter tous les bénéficiaires pour ce week-end afin de trouver issue à cette situation qui dure depuis?30 ans. Il dira : «Nous ferons tout pour assainir et trouver des investisseurs sérieux pour redynamiser cette zone». Pourtant, la localité de Baghlia possède des atouts non négligeables pour attirer de nouveaux investisseurs intervenant dans l'agroalimentaire. Commune à vocation agricole, elle est traversée par le oued Sebaou, une dizaine de retenues collinaires pour irriguer les pergolas et autres produits maraîchers, ce qui permet à la localité d'être leader dans la production du raisin de table à l'image du Red Globe et du Sabel. Autre créneau très prisé dans la région, l'aviculture. Des unités ont vu le jour, les couvoirs de l'entreprise SACOVI permettent d'obtenir jusqu'à 15.000 poussins/mois qui alimentent le marché national, au moment où plus de 10.000 poules sont quotidiennement abattues, vidées, ensachées et mises sur le marché. Une autre unité montée par un jeune diplômé, bénéficiant du dispositif ANSEJ, viendra renforcer la filière. Concernant la création de zones industrielles, malgré l'absence de Boumerdès dans la nouvelle carte de localisation des 50 nouveaux parcs industriels établie par l'Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière (ANIREF), Madani Fouatih ne désespère pas de faire de la région ouest de Boumerdès une zone dédiée à l'industrie automobile. Les investisseurs pourront sous-traiter des produits, tels les pneumatiques, la sellerie, les pare-brises et autres. La région ouest, Khemis el khechna, Hamadi et Ouled Moussa, c'est plus de 150.000 habitants. Aux portes de la capitale, et traversée par l'autoroute Est/Ouest, autant d'atouts qui plaident pour cette région. L'idée des pouvoirs publics et du wali vient de trouver écho dans l'approche retenue par le SNAT (Schéma national d'aménagement du territoire) pour un nouveau processus industriel, sachant qu'un territoire ne peut offrir toutes les conditions de développement d'une industrie performante, peut se diffuser sur une zone proche offrant les meilleures conditions d'attractivité. Le SNAT, plaçant Alger dans les 50 parcs industriels, aura pour extensions Boumerdès, Blida et Tipaza. Aux responsables locaux de s'investir pour rendre la wilaya plus attractive et en finir avec «les spéculateurs du foncier» qui tiennent des milliers d'hectares en otage. |
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