La
bidonvilisation grignote désormais le sable sur les plages de la prestigieuse
contrée côtière d'Aïn El-Turck
et ce, au vu et au su de tout un chacun. Jadis considérée comme étant l'une des
plus belles localités côtières de cette contrée, la partie basse de Claire
Fontaine est tombée en décrépitude, à la faveur d'une nuée de constructions et
d'extensions illicites. En effet, selon le constat établi sur le terrain, qui
choque le regard du plus imperturbable, la zone en question a été désormais
réduite comme peau de chagrin avec un envahissement de masures, essentiellement
construites avec du parpaing et de la tôle ondulée, qui ne cessent de pousser
comme des champignons jusqu'à envahir la plage de cette localité. Des
regroupements de baraques hideuses s'étendent à proximité du rivage. Dans ces
lieux, le phénomène prend une ampleur ascendante au fil des jours, devant la
complaisance des uns et l'indifférence des autres. Rien n'incite à un
quelconque investissement dans le cadre de la promotion du tourisme, qui bat
pitoyablement de l'aile, dans cette zone, située sur le territoire de la
commune d'Aïn El-Turck. Il
importe de noter dans ce volet très sensible qu'en l'absence d'un sens de
créativité et d'initiative, cette zone, à l'instar de la plupart de la contrée d'Aïn El-Turck, se morfond dans la
désolation la plus totale. Avec le temps, elle s'est transformée dans certains
endroits, en un lieu privilégié de déversement de déblais et autres déchets de
matériaux de construction. Le bidonville de Claire Fontaine s'étend
insidieusement vers la localité mitoyenne de Paradis-Plage en offrant au regard
contemplatif l'image d'une déchéance du paysage et de ses alentours avec de
plus en plus de baraques hideuses, des meutes de chiens errants, de chats et de
rats glandouillant allègrement côte à côte sur la plage à la recherche de
nourriture. Pourtant, rien ne prédisait au piteux déclin de la zone de Claire
Fontaine, qui a été classée la plus belle parmi les autres localités que compte
cette contrée, un peu plus de trois décennies auparavant. L'éventail de
détritus et de déblais provenant des constructions illicites constituant le
bidonville de Claire Fontaine, qui recouvrent désormais de grands espaces de
sable, ne semble à priori plus émouvoir quiconque. Les riverains, demeurant
dans les alentours immédiats de ce regroupement de masures hideuses, ne cessent
de dénoncer ce déplorable état de fait. « En été, l'odeur pestilentielle de
toutes sortes de détritus embaume carrément l'air, jusqu'à ce qu'il devienne
irrespirable. Nos maisons sont envahies par une diversité d'espèces d'insectes
dont certains véhiculent des maladies à transmission hydrique », ont déploré
avec dépit au Quotidien d'Oran des riverains de ladite localité. Toujours
est-il qu'en contrebas de la localité de Claire Fontaine, au même titre que
celle de St Germain et de Bouiseville, ce ne sont
plus les fameux prétendus garages à bateau, qui ont fait leur temps, mais des
constructions illicites avec des terrasses et vue imprenable sur mer, dont la
grande majorité sont équipées de compteurs d'énergie électrique et se négocient
à partir de 100 millions de centimes, sans aucun document administratif
afférent. Les prestigieuses localités de Paradis-Plage et de Claire Fontaine,
qui sont considérablement loin de refléter l'image du nom de leur baptême,
illustrent parfaitement ce piteux état de fait.
De
la plage de Beau Séjour, dans ladite commune, c'est catégoriquement un
alignement d'une dizaine de masures répugnantes, qui trônent hideusement sur le
sable à proximité du rivage. Il importe de noter que les éléments des brigades
de la police de la protection de l'urbanisme et de l'environnement (PUPE) ont
opéré à maintes reprises ces dernières années des interventions dans presque
toutes les plages de ladite daïra et ce, pour annihiler des tentatives de
constructions ou d'extensions illicites en interpellant les auteurs. Ce
déplorable constat n'est en fait que l'arbre qui cache la forêt dans cette
région côtière où la bidonvilisation, qui impose royalement sa présence, semble
à priori malheureusement avoir de beaux jours devant elle.