C'est aujourd'hui que le bureau fédéral de la FAF, sous la présidence de Mohamed Raouraoua devrait tenir sa réunion ordinaire. Une réunion très attendue dans la mesure où elle interviendra après la déroute de l'équipe nationale à la CAN-2017 et après les sorties du Premier ministre, Abdelmalek Sellal et du ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali, qui ont exigé de la FAF de dresser un bilan et de rendre des comptes. Pis encore, Ould Ali avait demandé au président de la FAF de partir car il a échoué dans sa mission. Il est donc attendu que le président de la FAF réagisse aujourd'hui à tout ce qui a été dit au sujet de la débâcle à la CAN du Gabon et des déclarations des hauts responsables.

Au cours de cette réunion, le bureau fédéral devrait évoquer la participation de l'équipe nationale sachant que le ministre de tutelle avait regretté que Raouraoua n'ait pas présenté ses excuses au peuple algérien après l'élimination de l'équipe nationale dès le premier tour de la CAN, alors que les présidents des fédérations de Tunisie et du Gabon l'avaient fait. Au contraire, le président de la FAF a eu une réaction virulente dans laquelle il s'en était pris à tout le monde, ce qui explique l'attitude du MJS. Le président de la FAF a entamé ses manœuvres juste après la piteuse prestation de l'équipe nationale en coupe d'Afrique. Il savait qu'il allait faire face à d'acerbes critiques, ce qui l'avait amené à actionner ses relais. Toutefois, le président de la FAF a été pris au dépourvu quand il a su que ce sont les plus hautes autorités du pays qui lui ont signifié leur mécontentement et exigé son départ. Raouraoua croyait qu'il allait faire face à ses traditionnels détracteurs auxquels il a l'habitude de répondre en semant la diversion. Raouraoua veut détourner le débat et gagner du temps.

Au cours de la réunion du BF, il est attendu que Raouraoua évoque son avenir à la tête de la fédération. En ce sens, il tient à parler de son mandat et pas de la CAN-2017. Un mandat de quatre ans marqué par une qualification au Mondial-2014 ainsi que la consécration de l'ES Sétif en Ligue des champions et sa participation à la coupe du monde des clubs. Il se défendra en affirmant que son mandat a été marqué par la coupe arabe remporté par l'USM Alger et les deux finales de l'USMA et du MOB en coupe d'Afrique?

Pour rappel, avant la CAN-2017, il avait fait part de son intention de briguer un troisième mandat consécutif. Aujourd'hui, le contexte est différent et n'est pas en faveur de Raouraoua. Il reste à savoir s'il annoncera sa candidature ou s'il maintiendra le suspense jusqu'à la dernière minute, bien que le ministre de la Jeunesse et des Sports eut invité les présidents des fédérations ayant échoué dans leur mission, dont celui de la FAF, à quitter la table.

Raouraoua a déjà fixé la date de l'assemblée générale ordinaire de la FAF pour le 27 février. Le MJS avait demandé à toutes les fédérations sportives de tenir leurs AGO avant le 28 février et les AG électives avant le 15 mars 2017. Toutefois les dates fixées par le MJS ne sont pas en adéquation avec les règlements généraux de la FAF qui stipulent que l'AG élective doit intervenir 60 jours après l'AG ordinaire.

Le MJS a fixé ces dates conformément aux lois de la République qui régissent le sport national, alors que les dates des AGO et AGE de la FAF sont arrêtées en conformités avec les règlements de la CAF et de la FIFA. En ce sens, il faut s'attendre à une éventuelle polémique entre le MJS et la FAF, ce qui impliquerait directement les instances internationales, à savoir la FIFA. A moins que le MJS accorde une dérogation à la FAF pour reporter son AG et respecter ainsi les règlements de la FIFA, de manière à programmer l'AGE de la FAF vers la fin avril. Pour ce faire, le ministre de la Jeunesse et des Sports a laissé entendre qu'il se réunira avec les présidents des fédérations sportives, dont celui de la FAF. Dans ses déclarations, Ould Ali persiste et signe en affirmant que «le président de la FAF doit rendre des comptes en raison du mécontentement du peuple». En d'autres termes, au cours de sa prochaine réunion avec le président de la FAF, le ministre devrait signifier à Raouraoua qu'il doit se retirer !

Raouraoua veut gagner du temps pour reporter l'AGE de la FAF, ce qui lui permet de se consacrer à sa campagne électorale en prévision des élections pour le renouvellement du Comité exécutif de la CAF. Raouraoua est candidat à sa propre succession lors des élections du CE de la CAF, prévues les 16 et 17 mars prochain.

Au cas où il sera réélu à la CAF, Raouraoua pourrait se retirer de la FAF tout en tentant de placer son candidat à la présidence de la FAF, comme ce fut le cas en 2004 quand il avait propulsé Hamid Haddadj président de la fédération.