La
justice américaine bloque en appel, de nouveau, le décret anti-immigration de
Donald Trump. Belle leçon de démocratie américaine
qui honore le principe de séparation des pouvoirs. L'Europe se réjouit alors
qu'elle viole ce même principe démocratique.
Comme
l'Amérique, l'Europe à « ses indiens»: les Roms. Estimés à plus de 12 millions d'individus, ils sont
niés dans leur identité européenne à laquelle ils appartiennent depuis des
siècles. Stigmatisés, appauvris, marginalisés, ils sont aussi accusés de mille
et un maléfices fantasmés: voleurs de poules,
sorciers, jeteurs de mauvais sort, diables, éternels parias de la société
civilisée: « Les Roms ont vocation à rester en
Roumanie» déclarait, en octobre 2013, l'ex-Premier ministre français Manuel
Valls à la suite de «l'affaire Leonarda Dibrani», du nom de cette adolescente de 15 ans ramassée au
sortir de son école pour être expulsée avec sa famille vers le Kosovo. Et elle
le fut malgré la condamnation de l'arrêt d'expulsion par plusieurs décisions de
justice tant européenne que française et celle du Parlement européen. La
politique anti migratoire du gouvernement « socialiste» de François Hollande a
prévalu sur la justice. Les autres gouvernements européens se sont tus,
estimant cette affaire propre et personnelle à la France, malgré son
appartenance à cette famille européenne. Aujourd'hui, l'Europe manifeste son
«dégoût» du décret anti immigration de Trump avec la
sincérité d'un Tartuffe pour camoufler la dictature de ses politiques sur dame
justice. Ô la honte de l'Europe! Ne voit-elle pas
comment la justice américaine tance et rappelle le principe de liberté et
d'égalité des hommes jusqu'au président de la première puissance mondiale face
à la loi et rien que la loi? Au
delà des frasques et obsessions symptomatiques de Donald Trump, la justice américaine fait une belle démonstration à
l'Europe du principe de séparation des pouvoirs et d'indépendance de la justice
du pouvoir politique, fût-il le plus puissant du monde. La justice américaine
contraint et bloque une décision politique du président des USA. Cette leçon
démocratique arrive en France (et ailleurs en Europe) alors empêtrée dans des
affaires où le politique tente d'étouffer de misérables scandales de sous, de
détournement de biens sociaux, d'emplois fictifs de candidats à l'élection
présidentielle chez la droite (François Fillon) et l'extrême droite (Marine le
Pen). Malgré leurs honteux comportements, ces candidats osent montrer du doigt
l'absurde volonté du président américain élu, rappelons-le, de s'attaquer aux
pauvres immigrés comme si, eux, manifestaient quelque respect du droit des
migrants qui se noient en méditerranée ou quelque générosité envers les
survivants dans les «camps» en Grèce et aux frontières barbelées de l'Autriche,
la Hongrie, la Tchéquie... La hasard de l'histoire
présente croise les destins de l'Europe et de l'Amérique dans un vrai jeu de
miroirs déformants : l'Europe forteresse anti migration nie son image renvoyée
par l'Amérique forteresse de Donald Trump. « Ceci
n'existe pas chez nous autres Européens», clament les politiques et prétendants
aux plus hautes fonctions de l'Etat. Un déni de réalité qui, à force de
mensonges et de violence politique, aveugle la justice, cette Dame supposée
être libre de toute contrainte pour veiller à l'application de la loi pour
tous, pauvres ou misérables, rois ou sujets. La violence politique en Europe,
particulièrement dans son affrontement avec la justice, n'a pas de leçons à
donner à celle des USA de Trump. Cette dernière fait
montre de sa totale liberté du politique et se bat décret contre arrêté,
recours contre recours, appel contre appel, sans céder le moindre pouce à la
violation du droit et rien que le droit. Piètre image que celle du pouvoir
politique en Europe sur la justice lorsqu'il s'agit de dignité humaine et de
principe moral et intangible du droit des migrants. Les gouvernants européens
multiplient les déclarations de solidarité et de compassion aux migrants fuyant
les guerres et la misère et décrètent la fermeture de leurs frontières sans
état d'âme. L'Europe paye à la Turquie 6 milliards d'euros pour qu'elle parque
chez elle dans des centres d'accueil les migrants syriens, irakiens et autres
afghans. L'Europe tente de soudoyer la Libye pour 200 millions pour qu'elle
enferme chez elle les migrants subsahariens. En Belgique, le ministre du
gouvernement fédéral de la migration préfère payer des astreintes financières
que de délivrer un visa de regroupement familial à une famille syrienne (!)
bloquée en... Turquie. La différence avec l'Amérique de Trump,
si tant est qu'il y en ait une, c'est celle de la franchise et le courage des
opinions défendues. Donald Trump dit ouvertement et
tout haut son aversion des migrants et il le fait. Il est vrai jusque dans ses
délires. L'Europe clame sa solidarité avec les migrants et ne l'assume pas.
Elle ment.