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La
tension sur le marché des cigarettes s'exaspère, de jour en jour, dans le
sillage de l'inondation dont a fait objet, fin janvier dernier, l'usine de Koléa de la Société des Tabacs algéro-émiratie
(SATEM), l'une des plus grandes unités de production de tabac, dans toute
l'Algérie, La demande actuelle en produits tabagiques est, depuis plus d'une
semaine, alimentée, uniquement, à partir des stocks dont disposaient, avant le
sinistre, les unités de distribution de la SATEM, dans les wilayas.
La plus grande crainte, pour les consommateurs en premier lieu, est que ces stocks finissent par être, totalement consommés, avant que l'usine de production de Koléa ne soit remise en service. Un scénario qui « n'est pas du tout à écarter », selon certains professionnels de la chaîne de distribution de la place d'Oran qui n'écartent pas l'éventualité « d'un recours, par la SATEM, à l'importation » pour satisfaire la demande du marché. Côté prix, et face à cette baisse de l'offre, par rapport à la demande, toutes les marques de cigarettes, fabriquées par la SATEM, ont gagné entre 20 et 30 dinars le paquet. Seuls les marques algériennes de la SNTA et celles sous le label de British American Tobacco (BAT) comme les Rothmans, sont épargnées de cette hausse des prix. Pour trouver certaines marques comme les Kamel ou les West, on est obligé de faire plusieurs buralistes, témoignent, encore, des consommateurs. A Oran, certains grossistes de produits tabagiques continuaient, hier, à alimenter les buralistes mais en utilisant un système de quota pour garantir un approvisionnement équitable mais surtout pour prévenir toute spéculation, en cette période de crise, témoigne un buraliste du centre-ville d'Oran. « Pour plusieurs marques, comme les Marlboro, les Lights? on n'a pas droit à plus d'un demi carton. D'autres marques comme les Kamel, par exemple, il y a, carrément, une rupture de stock, a-t-il précisé. Des restrictions qui ciblent, également, les consommateurs. Impossible d'acheter une cartouche chez les buralistes, qui se sont donné le mot d'ordre de gérer, au mieux, leurs stocks, afin de satisfaire tout le monde, en attendant une reprise normale de l'activité. Mais en dépit de toutes ces mesures restrictives, visant à éviter, au marché, de s'effondrer, la spéculation arrive, tout de même, à tirer son épingle du jeu. Selon certaines indiscrétions, des quantités considérables sont acheminés, à partir d'autres wilayas du pays, comme Chlef par exemple, pour être écoulées sur le marché noir, à Oran et « au prix fort ». A noter enfin que la société SATEM n'a, à ce jour, donné aucune estimation sur les dégâts occasionnés ,à son usine, ni sur les conséquences induites sur l'approvisionnement du marché national. Société mixte de droit algérien, ayant pour objet la fabrication et la distribution de cigarettes de marques étrangères, en Algérie, la STAEM est née d'une joint-venture entre la Société nationale des tabacs et allumettes (SNTA) et un consortium émirati d'investisseurs arabes, qui en détiennent la majorité du capital social, soit 51%. Plus de 30 millions de dollars ont été investis, dans cette usine, depuis 2005. Cette usine qui n'a pas résisté à la pluie a été construite par ?Orascom construction industrie'. Elle s'étend sur une superficie totale de 5 ha. Elle est dotée d'un hangar de production en charpente métallique et d'un bâtiment administratif. |
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