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Le Maroc
fait feu de tout bois en multipliant les menaces. Rabat acculé sur la question
des accords commerciaux avec Bruxelles a vivement réagi devant la perspective de
l'Europe de remettre en cause l'accord agricole signé avec le royaume en 2012.
Acculé par l'arbitrage de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), fin
2016, qui excluait le territoire sahraoui dudit accord agricole, Rabat se
retrouve au pied du mur ne trouvant d'autres issues que de menacer l'UE si elle
n'exécutait pas «pleinement» les clauses contractuelles.
Fortes de la décision de la CJUE, des associations pro-Polisario dont WSRW ont dénoncé des opérations commerciales entre le Maroc et des pays européens, particulièrement la France, concernant des produits venus du Sahara, obligeant des eurodéputés à interpeller la Commission sur le sujet. Ayant perdu la bataille diplomatique, Rabat s'accroche à l'aspect économique de sa colonisation, offrant des concessions commerciales à ses partenaires européens, histoire de marquer de son empreinte le sol sahraoui. Les Marocains ont bien compris que les intérêts de l'Europe passent avant ceux du Polisario et c'est pour cette raison qu'ils multiplient les approches promotionnelles et les ventes concomitantes des réserves naturelles d'un territoire qui ne leur appartient pas. Et pour bien montrer que le Maroc ne plaisante pas et qu'il est prêt à tout pour que la Commission européenne ainsi que le Conseil européen neutralisent les menaces extérieures à un «édifice de coopération construit sur de nombreuses années», le royaume a prévenu qu'il pouvait à tout moment ouvrir le robinet du flux migratoire vers l'Europe. Bruxelles subit actuellement un véritable tir de barrage du fait de sa «vision moralisatrice» que lui reproche le Maroc qui menace encore de recourir à d'autres partenaires économiques plus avantageux à l'image de la Chine, la Russie, les Etats-Unis, des monarchies du Golfe peu regardantes sur le chapitre du droit international, ou l'Afrique. Bien pathétique, la position marocaine qui s'en prendra derechef à l'ambassadeur d'Algérie à Bruxelles, Amar Belani, devenu la bête noire de la diplomatie de sa majesté, soupçonné de jouer sa carte promo personnelle en s'en prenant à chaque occasion au Maroc. Mais pour ceux qui pensaient que le retour de Rabat au sein de la famille panafricaine allait changer la donne, ils en sont pour leurs frais puisque le ministre des Affaires étrangères marocain a été on ne peut plus clair sur ce sujet, rappelant qu'il ne «reconnaîtra jamais» la République arabe sahraouie démocratique. Baisser de rideau ! |
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