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Après les échecs à la CAN-2017 et aux JO-2016: Le MJS prend des mesures
par Kamel Mohamed
 La riposte du gouvernement aux déclarations du président de la FAF,
Mohamed Raouraoua, a été sans appel. Raouraoua doit partir ! C'est le ministre de la Jeunesse et
des Sports, El Hadi Ould Ali qui a signifié au
président de la FAF de quitter la fédération. Les propos tenus par Raouraoua sur la chaîne Ennahr TV
quand il avait fait croire que personne au gouvernement ne l'a aidé, n'ont pas
plaidé en sa faveur. Raouraoua avait également
répondu au Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lui
signifiant qu'il ne rendra compte qu'au bureau fédéral et à l'assemblée
générale de la FAF. A cela s'ajoutent des propos désobligeants tenus dans sa
déclaration à la même chaîne de télévision. Au moment où les joueurs gabonais
et l'entraineur du Sénégal présentaient leurs excuses à leurs peuples et
supporters suite à l'élimination de leurs équipes respectives, le président de
la FAF défiait tout le monde en affirmant qu'il ne rendra de compte à personne.
En ce sens, le ministre de la Jeunesse et des Sports, a relevé que «non
seulement Raouraoua n'a pas présenté ses excuses au
peuple algérien, mais il avait interdit aux joueurs de le faire». Les propos et
le comportement de Raouaraoua ont amené Ould Ali à réagir au nom du gouvernement et à mettre fin
aux agissements du président de la FAF. La sortie médiatique du ministre à
l'occasion d'une visite de travail dans la wilaya d'Alger, est une anticipation
sur la réunion du bureau fédéral, prévue le 11 février. Raouraoua
qui a actionné ses relais, s'apprêtait à annoncer sa candidature à sa propre
succession à la présidence de la FAF. Des comités de soutien et des présidents
de club avaient entamé une campagne de collecte de signatures pour demander à Raouraoua de se représenter à la présidence de la FAF. Raouraoua comptait ainsi rester à la présidence de la FAF,
malgré l'élimination de l'équipe nationale à la CAN-2017 du Gabon. Le
gouvernement a ainsi instruit le ministre des Sports de barrer la route au
président de la FAF, lequel avait défié le MJS, le gouvernement et les plus
hautes autorités de l'Etat en affirmant qu'il ne rendra des comptes qu'à l'AG
de la FAF car personne ne l'a aidé ! Raouraoua avait
tenu ces propos après que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal
eut demandé à établir une évaluation sur la participation de l'équipe nationale
de football à la CAN-2017, où elle a été éliminée au premier tour. Ould Ali a ainsi appelé ouvertement Raouraoua,
à rendre des comptes aux Pouvoirs publics. «Le peuple algérien s'attendait à de
meilleurs résultats au vu les moyens qui ont été mis par les Pouvoirs publics à
la disposition de l'équipe nationale pour une meilleure préparation à la
CAN-2017», a déclaré Ould Ali. «En tant que ministre,
je dois présenter le bilan de la participation algérienne au Premier ministre
et au président de la République. C'est inadmissible de dire que l'Etat n'a pas
mis les moyens nécessaires lors des trois dernières années pour une meilleure
prise en charge de la sélection algérienne et du football algérien». Il a
ajouté que l'Etat a décidé d'allouer une rallonge supplémentaire de l'ordre de
2,5 milliards de DA pour aider les clubs amateurs et pour acheter des bureaux à
l'ensemble des ligues ainsi que le financement de la formation pour les
arbitres. Le ministre a précisé aussi que son département est en train
d'évaluer les fédérations sur les plans financier et administratif, et ce,
avant l'organisation des assemblées générales électives.
«Celui qui a échoué dans sa mission durant le mandat olympique 2013-2016
doit céder sa place. Un contrat à objectifs a été signé par les fédérations et
c'est sur cette base que l'on va évaluer le rendement de chaque instance», a
ajouté le ministre. Il a souligné «qu'aucune AGE ne se tiendra sans statuer
d'une manière définitive, claire et juste aux recours introduits. Nous avons
privilégié la sérénité, la stabilité et la concertation au niveau du ministère
et avec l'ensemble des wilayas. Les cadres du ministère n'ont pas à s'immiscer
dans le processus électoral des fédérations». En invitant Raouraoua
à quitter la FAF, Ould Ali a lancé un message aux
membres de l'AG de la FAF lesquels ne doivent pas renouveler leur confiance au
président de la FAF. C'est aussi un message à l'endroit de Raouraoua
d'annoncer son retrait de la fédération. En d'autres termes, le MJS a agi de
manière à ce qu'il n'y ait pas d'ingérence directe de sa part, ce qui
n'exposerait pas l'Algérie à des sanctions de la FIFA. Il faut préciser que la
FIFA ne pourra jamais s'ingérer dans les affaires de la FAF ou reprocher au
gouvernement d'avoir poussé Raouraoua à la porte de
sortie si elle (la FIFA) n'est pas saisie par un membre de la FAF. Il faut
aussi relever que le MJS a décidé de commencer par la FAF avant de s'attaquer
aux autres fédérations sportives, lesquelles n'ont pas honoré le sport
algérien. Pour preuve, les résultats des athlètes algériens aux Jeux olympiques
de Rio de Janeiro ne plaident pas en faveur de ces fédérations. Le ministre de
la Jeunesse et des Sports avait décidé de ne pas assister, la semaine dernière,
à la cérémonie de remise des prix aux athlètes s'étant illustrés aux JO-2016,
pour signifier le mécontentement du gouvernement quant aux résultats
enregistrés par le sport algérien. Des résultats qui ne reflètent pas les
efforts consentis par l'Etat et les moyens financiers dégagés pour assurer aux
athlètes une bonne prise en charge. Finalement, il n'y a que Tawfik Makhloufi qui avait
décroché les deux uniques médailles aux JO-2016. C'est dire que le sport
algérien pouvait prétendre à mieux au vu des moyens financiers dont il a
bénéficié. Les scandales ayant marqué la participation algérienne aux JO de Rio
de Janeiro, notamment les histoires de prise en charge des personnes n'ayant
rien à voir avec la délégation sportive algérienne, ainsi que les déclarations
de Makhloufi et Bouraada,
sont autant de griefs retenus à l'encontre des fédérations sportives et du
Comité olympique algérien. Il faut donc s'attendre à ce que le président du
COA, Mustapha Berraf, ainsi que d'autres présidents
de fédérations sportives connaissent le même sort que Raouraoua
: «ceux qui ont échoué doivent partir», pour reprendre l'expression du ministre
de la Jeunesse et des Sports!
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