Ce mois de février est celui
de la création de l'USMBA qui bouclera ce mardi ses 84 ans d'existence. En une
année seulement, le vieux club de la Mekerra a été
touché par les décès successifs de Bengamra Tayeb, Chibane Ahmed et Menezla Tedjini. Tout Sidi Bel-Abbès déplore à présent la disparition de Daouadji Ahmed, un autre pan de la glorieuse USMBA des
années cinquante. C'est à Oran, où il résidait depuis plus d'une vingtaine
années, que ce fidèle compagnon a rendu le dernier souffle à près de 90 ans.
Cette disparition, qui a été annoncée par notre confrère Haffaf
Fayçal, qui n'est autre que le gendre du défunt, a vite fait le tour de la
ville et même dans la région. Il faut dire que Si Ahmed Daouadji
a laissé d'impérissables souvenirs après une longue et riche carrière. Il était
l'un des rares survivants de cette équipe finaliste de la Coupe d'Afrique du
Nord non jouée en 1956, aux côtés de ses coéquipiers tous également pétris de
qualités, tels les Hamada Mohamed dit Petit Abbès, Kebir Abdallah, Ghazzali Kaddour et Benali Boumediene dit Diden.
D'ailleurs, ce dernier garde de merveilleux souvenirs de cette époque où
l'esprit de sacrifice de cette génération était tout simplement remarquable
dans un environnement pourtant des plus difficile et hostile. Le regretté Daouadji, qui fut un excellent footballeur, est né le 1er
septembre 1927 à la rue Ali Ben Abi Talib, au sein du mythique quartier nationaliste d'El Graba. Selon notre source, il a disputé son premier match
en équipe fanion à Tlemcen contre l'USFAT au poste de demi droit, avant de
passer en défense comme arrière droit qu'il ne quittera plus jusqu'en 1956,
suite à l'arrêt des compétitions ordonné par la direction du FLN. Bien
évidemment, Ahmed Daouadji est resté fidèle à l'USMBA
depuis la signature de sa première licence jusqu'à la fin de sa carrière. Il
est précisé qu'il avait paraphé sa première licence en 1939 en minimes, au
niveau de l'ancien local de l'USMBA, situé en face du Lycée Azza
Abdelkader, ex-Laperrine. A cette période, les compétitions furent mises en
veilleuse à cause de la Deuxième Guerre mondiale.
En 1946, Ahmed se retrouve
titulaire en équipe séniors, toujours animé par la rage de vaincre, avec ce
maillot «vert et rouge» de l'USMBA, surtout contre le redoutable SCBA, le club
européen voisin mieux nanti sur tous les plans. C'étaient des chocs marqués par
un engagement sans merci pour glaner les points d'une victoire qui avait une
grande signification au sein de la population algérienne encore sous le joug
colonial et son cortège d'humiliations. Sur le plan professionnel, le défunt était
enseignant de sport avant de rejoindre la mairie de sa ville natale de Sidi
Bel-Abbès comme un des fonctionnaires des plus
dévoués jusqu'à sa retraite. Il a été inhumé à Oran au cimetière de Aïn El-Beida en présence d'une
foule immense composée également de plusieurs grandes figures du sport.