La
réponse de Sonatrach n'a pas tardé suite aux déclarations
du DG de GRTgaz qui expliquait, mardi dernier, que la
situation préoccupante de l'approvisionnement en gaz pour le sud-est de la
France est due à un «problème de production» en Algérie. Une source de la
compagnie pétrolière nationale a indiqué à l'APS que le Groupe Sonatrach «n'a pas failli à ses engagements contractuels»
en matière d'approvisionnement de la France en gaz naturel. Pour l'Algérie, le
problème français n'est pas le sien alors que le ministre de l'Energie, Bouterfa, affirmait que «nous, à notre niveau, nous n'avons
aucun problème». La même source a aussi expliqué que les quantités
contractuelles destinées à cette région française avaient été «totalement
épuisées» par le gestionnaire du réseau de transport français de gaz GRTgaz, filiale d'Engie, en
raison de la hausse de la consommation de l'énergie à cause notamment de la
vague de froid persistante en Hexagone. Selon les Algériens, la partie
française a sollicité Sonatrach pour d'autres
quantités de gaz, mais Sonatrach «est dans son droit
de décliner cette demande en raison de ses engagements avec d'autres clients»,
précise la même source d'information. On explique aussi que la demande d'Engie répond au retour à la hausse des prix de gaz sur le
marché spot puisqu'il est indexé sur les cours du pétrole brut. La source
rappelant que Sonatrach avait subi des pressions de
la part des sociétés françaises et européennes pour réviser les prix
contractuels de gaz dans le sillage de la chute des prix de pétrole. «Et comme
le mauvais temps persiste en Europe alors que les prix du pétrole sont
relativement en hausse actuellement, les Français ont besoin de quantités
supplémentaires et ont exprimé leurs besoins à la partie algérienne», a-t-elle
ajouté. «Pourquoi voulez-vous qu'on s'inquiète à la place des Français?», la
déclaration de Bouterfa a le chic de résumer cette
situation et l'implication de Sonatrach dans les
problèmes de GRTgaz. Rappelons que lors d'une
conférence de presse, Thierry Trouvé, le directeur général de GRTgaz, avait expliqué les difficultés d'approvisionnement
en gaz par le quasi-arrêt des livraisons de gaz depuis l'Algérie au terminal
méthanier de Fos-sur-Mer. Une partie de la France grelotte car l'un de ses
principaux fournisseurs de gaz rencontre des problèmes alors que «beaucoup» de
méthaniers ont été annulés, a-t-il expliqué. La France du gaz reste dépendante
de 99% des importations et son premier fournisseur est la Norvège. En 2014, la
France a assuré près de 77% de ses importations par le biais de contrats à long
terme afin de pérenniser son approvisionnement provenant principalement de
quatre fournisseurs dont l'Algérie qui arrive en quatrième position avec 9,5%.
La Norvège (38,1%), la Russie (12%) et les Pays-Bas (10,8%) formant le podium.
S'il n'y a «pas d'inquiétude à court terme, il y a des mesures à prendre»,
avait-il prévenu. Son objectif est d'assurer qu'il n'y aura pas de problème
d'approvisionnement sérieux «dans quelques semaines» si les stockages sont
totalement vides. Ce délai imparti a-t-il été discuté avec Sonatrach
ou les autres fournisseurs européens pour pallier le manque d'approvisionnement
des Algériens. Et apparemment, c'est chose faite et la réponse de Sonatrach est désormais connue.