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Boycott des législatives: Le parti de Benflis répond à Bedoui

par R. N.

«La décision prise par Talaïe El Hourriyet de ne pas participer à la prochaine échéance législative a manifestement fait très mal au régime politique en place », indique un communiqué signé par Ahmed Adimi, porte-parole du parti de Ali Benflis. Le document relève la publication de « trois éditoriaux produits sur commande, coup sur coup, par son organe officieux et ciblant directement notre parti et son président», et note les déclarations «affligeantes et très peu inspirées » du ministre de l'Intérieur. «Ces déclarations ont dévoilé une vision paternaliste de l'opposition, une infantilisation de l'action politique et une transformation des élections en transaction. Elles témoignent d'une volonté du régime politique de faire franchir un nouveau cap à sa tentation de régenter toute la vie politique nationale», affirme M. Adimi. Selon le porte-parole du parti de Ali Benflis, « il y a quatre vérités » à rappeler sur «ces élections». «La première» est que la «création de partis politiques n'est pas une aumône » de l'administration mais «un droit constitutionnel». La «deuxième» est que «la participation ou non aux processus électoraux est un mal récurrent de notre système politique. Ce phénomène n'est pas inexplicable. Il s'explique par la tricherie politique et la fraude électorale notoires dont sont systématiquement entachés tous ces processus. Aussi longtemps que persistera ce mal, il induira la désaffection de nos concitoyennes et de nos concitoyens à l'égard de la politique tout comme il continuera à amener, à chaque échéance électorale, les partis à s'interroger sur le bien-fondé de leur participation ou de leur non-participation à des processus électoraux aussi pervertis et aussi dévoyés ». Le communiqué affirme aussi au titre de la « troisième vérité » que « les partis politiques sont des entités souveraines». «Non contents de soumettre déjà les partis politiques à tous ces diktats, nos gouvernants annoncent, sans le moindre sens de la mesure, leur intention de faire les choix politiques à leur place et de les contraindre à prendre part à des compétitions politiques opaques, injustes et déloyales et à être présents dans des scrutins marqués du sceau du faux et de l'usage du faux et de l'arbitraire ». « La quatrième vérité est que notre pays n'a pas besoin d'un code pénal électoral. Le problème de la participation ou de la non-participation aux élections cessera définitivement de se poser dès lors que la compétition politique aura été réconciliée avec les valeurs de justice, de loyauté et d'égalité des chances et que les scrutins auront retrouvé les qualités qui devraient être les leurs c'est-à-dire la sincérité, la régularité et la transparence », affirme encore Ahmed Adimi. Quant à la « cinquième vérité », le communiqué affirme que « l'idée du «donnant-donnant» émise par le ministre de l'Intérieur n'honore pas l'Etat». «En effet, réduire l'action politique à un marchandage se matérialisant à travers un agrément administratif donné en contrepartie d'une participation aux élections», c'est un «aveu d'incapacité», conclut le communiqué.