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![]() ![]() ![]() ![]() Existe-t-il
un «problème de production» de gaz en Algérie ? Oui, si l'on croit le
gestionnaire du réseau de transport français de gaz GRTgaz,
filiale d'Engie qui a prévenu, hier, au cours d'une
conférence de presse, que le sud-est de la France connaît une situation «assez
préoccupante» pour son approvisionnement en gaz à cause du quasi-arrêt des
livraisons de gaz, depuis l'Algérie, au terminal méthanier de Fos-sur-Mer. Une
partie de la France grelotte car l'un de ses principaux fournisseurs de gaz
rencontre des problèmes alors que «beaucoup» de méthaniers ont été annulés,
a-t-il expliqué. La France du gaz reste dépendante de 99 % des importations et
son premier fournisseur est la Norvège. En 2014, la France a assuré près de 77%
de ses importations par le biais de contrats à long terme afin de pérenniser
son approvisionnement provenant principalement de 4 fournisseurs dont l'Algérie
qui arrive en 4ème position avec 9,5%. La Norvège (38,1%), la Russie (12%) et
les Pays-Bas (10,8%) formant le podium. Thierry Trouvé, le directeur général de
GRTgaz a appelé les expéditeurs de gaz à s'organiser
«pour faire venir du GNL en février» pour pallier au niveau «très bas» des
stockages qui seront, fortement sollicités à cause de la vague de froid
annoncée cette semaine sur l'Hexagone. Conséquence immédiate : un
fonctionnement maximal des centrales à gaz pour produire de l'électricité et
alimenter le chauffage des Français. GRTgaz s'attend,
ainsi, à un pic de consommation de gaz, jeudi, «de l'ordre de 3.000
gigawattheures», des niveaux «assez significatifs», selon Trouvé. Le message du
patron de GRTgaz est clair même s'il évite de verser
dans l'alarmisme. S'il n'y a «pas d'inquiétude à court terme, il y a des
mesures à prendre» préviendra-t-il. Son objectif est d'assurer qu'il n'y aura
pas de problème d'approvisionnement sérieux «dans quelques semaines» si les
stockages sont totalement vides, expliquera-t-il. Ce délai imparti a-t-il été
discuté avec Sonatrach ou les autres fournisseurs
européens pour pallier le manque d'approvisionnement des Algériens. Si la
France se plaint, rien ne transparaît, pour le moment, du côté de la compagnie
nationale des hydrocarbures. En mars dernier, l'Agence américaine d'information
en Energie (EIA) annonçait même une hausse de la production gazière de
l'Algérie à partir de 2018, après des années de stagnation, grâce à l'entrée en
production de plusieurs champs gaziers, au sud-ouest du pays. Dans son rapport
d'analyse, l'EIA anticipe une augmentation de l'offre en gaz algérien d'un
trillion de pieds cubes (Tcf) ou plus, à partir de
2018. Selon elle, la production du gaz avait progressé à 6,6 Tcf en 2014, en hausse de 4% par rapport à 2013. La
progression a été enregistrée après une série de baisses qui ont suivi le pic
de 7,1 Tcf, atteint en 2008 et reflète aussi le
retour à la production des trains du complexe de Tiguentourine
d'In Amenas. Le potentiel gazier de l'Algérie reste, important, en dépit du
recul de la production dû au report de quelques projets, relève cependant cette
agence chargée de fournir des données et des prévisions mondiales à
l'administration américaine, dans le domaine de l'Energie.
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