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Aujourd'hui donc sera donné le
coup d'envoi de la CAN 2017 avec la cérémonie d'ouverture suivie des matches du
groupe A, Gabon - Guinée-Bissau (17h00) et Burkina Faso - Cameroun (20h00).
Cette 31e édition est attendue avec impatience par tous les sportifs du continent.
Cette compétition va accaparer l'attention générale durant trois semaines, la
phase de poules se déroulant au pas de charge, avec 22 matches en 12 jours à
raison de deux rencontres quotidiennes. Puis, après un répit de trois jours,
les qualifiés aux quarts de finale reprendront le collier les 28 et 29 janvier.
En dépit de certaines défaillances organisationnelles relevées dans certains
pays abritant cette compétition, personne ne saurait nier son importance
surtout pour les fans dont les équipes sont présentes au Gabon. La présence des
principales stars du continent évoluant en Europe n'est pas étrangère à cet
engouement qui se renouvelle tous les deux ans. Car, qu'on le veuille ou pas,
le football fait partie intégrante de la vie des Africains plus qu'ailleurs, un
phénomène de société largement analysé par les spécialistes. Sur le plan de
l'organisation, le Gabon sera face à un défi de première grandeur, et les
dirigeants de ce pays ont affiché leur optimisme. Nous ne demandons qu'à les
croire.
Le point Sur le plan technique, cette édition permettra aux experts de faire le point sur le réel niveau du football africain. Gageons que seront passés sous la loupe les systèmes de jeu, forcément différents d'un pays à un autre, en fonction des particularités des participants, sans oublier l'impact des conceptions de leurs entraîneurs. Cette revue est nécessaire pour la progression du football africain. Ce qui est des plus souhaitable, c'est que les coaches, étrangers et locaux, ne brident pas leurs protégés par des tactiques qui ne cadrent pas avec leur spontanéité et leur esprit d'entreprise. Mais ce n'est pas toujours évident pour ces managers, surtout les étrangers qui, tout comme le Belge Leekens avec l'Algérie, s'engagent à parapher des contrats à objectifs bien déterminés. C'est l'obligation du résultat qui les contraint parfois à mettre de côté leur propre conception du jeu. Car, faute de résultats immédiats, leurs contrats ne seront pas renouvelés. Ainsi, si quelques rencontres seront forcément « fermées » en raison des exigences des dirigeants, il ne faudrait pas s'étonner outre mesure. Nous espérons nous tromper, et la présence des vedettes africaines évoluant à l'étranger devrait être un garant du point de vue spectacle, pour peu que ces stars ne pensent pas trop à leurs carrières en clubs et s'expriment sans aucune entrave. Cette édition constituera un « laboratoire » pour déterminer le niveau du football africain sur l'échiquier mondial. Dans moins d'une décennie, la perspective de figurer au Mondial 2026 grâce à la nouvelle formule adoptée par la FIFA - 48 nations - devrait inciter beaucoup de pays du continent à s'engager résolument sur la voie du progrès. Une participation en coupe du monde a forcément de formidables répercussions dans tous les domaines. Equipe nationale: Quel visage ? En Algérie, l'attente est très forte, car les fans de l'équipe nationale ne comprendraient pas qu'elle échoue après avoir brillé au Mondial brésilien de 2014. Même si la qualification pour la Russie 2018 est aléatoire, ces fans croient en ces joueurs qui brillent dans leurs clubs respectifs et on pense notamment aux Mahrez, Slimani, Soudani, Ghoulam, Brahimi, Bentaleb et Mandi. Dans ce groupe, il existe des joueurs offensifs, ce qui autorise bien des espoirs. Mais beaucoup de paramètres pourraient influer sur leur rendement, comme par exemple, en premier lieu, la composante de l'équipe. La tactique vient en second lieu tout en étant capitale dans la réalisation ou non des objectifs. Le Belge Leekens est attendu au tournant, lui qui a dit que « défendre est l'affaire de tout le monde », refusant de faire porter le chapeau aux défenseurs, coupables d'erreurs au cours du premier match contre la Mauritanie. Heureusement, la large victoire obtenue - à huis clos- contre ce même adversaire, a quelque peu atténué les craintes concernant le secteur défensif où Bougherra, Halliche, Antar Yahia et Belkalem n'ont pas trouvé leurs dignes successeurs ; ceci dit, tout en accordant des circonstances atténuantes à Mandi et au jeune Bensebaïni, appelés à justifier le choix du sélectionneur belge. Ce dernier a demandé à ses protégés de se concentrer sur la compétition dès le début du stage au centre de Sidi Moussa. Cela signifie que la « formule » match par match a été adoptée, les joueurs étant tenus de battre, ce dimanche, le Zimbabwe, car une victoire est capitale dans ce genre de tournoi, avant d'affronter la Tunisie, dans un derby maghrébin à l'issue incertaine. Ces deux rencontres détermineront dans une large mesure l'avenir des Verts dans cette CAN, ceci avant le duel face à une équipe sénégalaise à ne pas mésestimer, loin de là. L'idéal pour nos représentants, c'est qu'ils terminent en tête de ce groupe car ils obtiendraient le privilège de rester à Franceville pour y affronter le second du groupe A où, rappelons-le, figurent le Gabon, le Cameroun, le Burkina-Faso et la Guinée-Bissau. Car, poursuivre la compétition dans un stade et un environnement connus constitue un paramètre avantageux. Les favoris Souvent, on entend dire qu'en Afrique, il n'y a plus de petites équipes. Et ce sont ceux qui se sont inclinés face à un adversaire de rang inférieur qui utilisent cette formule qui vise à « expliquer » leurs échecs. Certes, il est vrai que beaucoup de nations ont progressé grâce à l'éclosion de joueurs de talents, mais il n'en demeure pas moins que les grandes nations du football africain sont connues. On citera l'Egypte, le Cameroun, la Côte d'Ivoire et le Ghana qui ont remporté la Coupe d'Afrique à plusieurs reprises. Cette constante nous pousse à dire que ces formations méritent leur statut de favoris. Toutefois, les Pharaons devront se méfier des Black Stars, finalistes malheureux de l'édition 2015. Idem pour le Cameroun face au pays organisateur, le Gabon, tandis que les Ivoiriens engageront la défense de leur titre contre le Togo, le Maroc et le RD Congo. Etre favoris constitue aussi une responsabilité, la pression s'exerçant sur les épaules des joueurs, tenus de justifier ce statut. Aussi, tous devront faire preuve de concentration face à des adversaires qui voudraient bien leur jouer un mauvais tour, n'ayant rien - ou si peu - à perdre face à un rival de hiérarchie supérieure. Les outsiders Inclure l'Algérie dans ce groupe est pour nous une forme de réalisme, car nos représentants sont capables du meilleur comme du pire. Leurs atouts sont connus : une technicité de très bon niveau, un secteur offensif souvent performant et le désir de confirmer leurs bonnes dispositions affichées au sein de leurs clubs respectifs. Mais, sur ce beau tableau, il existe une ombre, à savoir un compartiment défensif parfois coupable de maladresses dans le domaine du positionnement. Hélas, cette lacune risque de s'amplifier après le forfait de Saphir Taïder, un pilier de l'entre-jeu, dont on a souvent loué le rôle de premier rempart devant cette défense, un casse-tête décidément récurrent. De ce fait, Leekens doit très vite trouver une solution idoine dans ce secteur car le « remplaçant » sur la liste de Taïder, un technicien avéré que le jeune Bennacer, mais pas prêt pour occuper le même rôle. L'équipe nationale n'avait vraiment pas besoin de ce coup du sort. En fonction de son palmarès et des productions convaincantes de ses clubs, on placera la RDC en tête des outsiders. Cette équipe parait très homogène et dégage une force collective et s'annonce comme le principal rival du favori, la Côte d'Ivoire. Quant au Sénégal, il a énormément progressé avec son carton plein en phase de qualifications, avec six victoires en autant de matches. Son attaquant de Liverpool Sadio Mané est le parfait symbole de cette résurrection. Le cas du Gabon est assez spécial. En principe, une équipe qui pointe à la 110e place au classement FIFA doit être considérée comme faible. Mais le Gabon est l'organisateur, avec certains avantages qui se rattachent à ce statut. Des observateurs ont estimé que le Gabon a bénéficié d'un bon tirage. Il aura bien évidemment le soutien de son public et misera tout sur son attaquant du Borussia Dordmund Aubameyang, l'un des meilleurs buteurs en Europe, ce qui n'est pas rien. Les trouble-fêtes Quant aux autres formations, elles auront à cœur de jouer les trouble-fêtes, n'ayant pas la même pression qui pèse sur les favoris et les outsiders. On pense notamment au Mali, repris en mains par le Français Alain Giresse qui possède déjà une bonne expérience du football africain après avoir dirigé le Sénégal auparavant. L'un des plus malchanceux avant le coup d'envoi de cette CAN n'est autre qu'Hervé Renard, déjà vainqueur de deux trophées, avec la Zimbabwe et la Côte d'Ivoire et qui dirige actuellement le Maroc. Il a assisté, impuissant, à une cascade de forfaits avec les blessures de Belhanda, Boufal, Amrabat et Tannane. De gros coups durs pour la formation des « Lions de l'Atlas ». Quant à la Tunisie, elle ne parait pas au mieux de sa forme sous la conduite du Franco-polonais Henryk Kasperzak, avec des défenseurs peu mobiles et un jeu collectif approximatif. Pour sa part, le Burkina-Faso aura du mal à renouveler son exploit de la CAN 2013 où il fut finaliste face au Nigéria. Il en est de même pour la Guinée-Bissau dont c'est la première participation. De leur côté, les joueurs du Zimbabwe n'ont connu que les phases de poules en trois participations alors que le Togo a rappelé son capitaine Adebayor, actuellement sans club. Toutefois, on suivra avec attention cette équipe drivée par le plus expérimenté des entraîneurs étrangers, le Français Claude Leroy, le « Sorcier blanc » qui a sillonné toute l'Afrique et dont c'est la neuvième participation. En conclusion, on souhaitera que cette édition se déroule dans de bonnes conditions et surtout que l'arbitrage, souvent considéré comme une tare en Afrique, soit à la hauteur. Le palmarès 1957: Egypte (au Soudan), 4-0 contre l'Ethiopie 1959: Egypte (en Egypte), première de la poule finale 1962: Ethiopie (en Ethiopie), 4-2 a.p. contre l'Egypte 1963: Ghana (au Ghana), 3-0 contre le Soudan 1965: Ghana (en Tunisie), 3-2 a.p. contre la Tunisie 1968: Congo-Kinshasa (actuelle RDC) (en Ethiopie), 1-0 contre le Ghana 1970: Soudan (au Soudan), 1-0 contre le Ghana 1972: Congo (au Cameroun), 3-2 contre le Mali 1974: Zaïre (actuelle RDC) (en Egypte), 2-0 contre la Zambie 1976: Maroc (en Ethiopie), premier de la poule finale 1978: Ghana (au Ghana), 2-0 contre l'Ouganda 1980: Nigeria (au Nigeria), 3-0 contre l'Algérie 1982: Ghana (en Libye), 1-1 a.p., 7-6 t.a.b. contre la Libye 1984: Cameroun (en Côte d'Ivoire), 3-1 contre le Nigeria 1986: Egypte (en Egypte), 0-0 a.p., 5-4 t.a.b. contre le Cameroun 1988: Cameroun (au Maroc), 1-0 contre le Nigeria 1990: Algérie (en Algérie), 1-0 contre le Nigeria 1992: Côte d'Ivoire (au Sénégal), 0-0 a.p., 11-10 t.a.b. contre le Ghana 1994: Nigeria (en Tunisie), 2-1 contre la Zambie 1996: Afrique du Sud (en Afrique du Sud), 2-0 contre la Tunisie 1998: Egypte (au Burkina Faso), 2-0 contre l'Afrique du Sud 2000: Cameroun (au Ghana et Nigeria), 2-2 a.p., 4-3 t.a.b. contre le Nigeria 2002: Cameroun (au Mali), 0-0 a.p., 4-2 t.a.b. contre le Sénégal 2004: Tunisie (en Tunisie), 2-1 contre le Maroc 2006: Egypte (en Egypte), 0-0 a.p., 4-2 t.a.b. contre la Côte d'Ivoire 2008: Egypte (au Ghana), 1-0 contre le Cameroun 2010: Egypte (en Angola), 1-0 contre le Ghana 2012: Zambie (au Gabon), 0-0 a.p., 8-7 t.a.b. contre la Côte d'Ivoire 2013: Nigeria (en Afrique du Sud), 1-0 contre le Burkina Faso 2015: Côte d'Ivoire (en Guinée équatoriale), (0-0, 9 t.a.b. à 8) contre le Ghana |
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