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Le
Premier ministre Abdelmalek Sellal a balayé, jeudi,
devant les députés, d'un revers de la main, toutes les critiques adressées,
durant la dernière rentrée scolaire 2016-2017, sur le niveau des nouveaux
manuels scolaires et les nombreuses erreurs qu'ils contiennent. Devant les
représentants du peuple et dans une déclaration, lue en son nom, il a affirmé
que «les livres scolaires ont été élaborés, sur la base des programmes arrêtés,
sous le contrôle de la Commission nationale des programmes, qui a adopté des
références et des sources nationales.» Selon lui, «ces programmes ont été
soumis à une consultation auprès des corps d'inspection, relevant du secteur de
l'Education, en décembre 2014», après leur examen par les cadres du secteur,
lors de la Conférence nationale d'évaluation d'étape de la réforme, organisée
en juillet 2014, en présence des partenaires sociaux, des représentants du
Parlement et de différents secteurs ministériels, en plus d'experts.
Pour le gouvernement, il ne fait, dès lors, aucun doute, que «la politique nationale de réforme du système éducatif est intervenue, dans l'objectif d'en améliorer les performances (...) sans aucun préjudice des contenus authentiques des programmes scolaires articulés autour des valeurs et constantes de l'identité nationale que sont l'Islam, l'Arabité et l'Amazighité», a soutenu le Premier ministre. Dans sa réponse, à une question d'une députée, relative aux erreurs contenues dans les manuels scolaires de 2ème génération, M. Sellal a expliqué que «cette démarche nationale était mise en place, dans la transparence, dans un cadre de concertation, associant toutes les parties concernées et d'échanges avec les experts et spécialistes pour développer et cristalliser ces programmes, tout en veillant à sauvegarder leur caractère scientifique et pédagogique.» Le Premier ministre, comme pour balayer toute suspicion sur les objectifs de la réforme de seconde génération et clarifier les choses, a rappelé que «cette question a fait l'objet d'un débat et d'une concertation à la Commission de l'Education et de l'Enseignement supérieur, de l'APN, à la faveur de séances d'audition ou des journées parlementaires organisées, pour informer les députés de ce qui a été entrepris.» En outre, il a soutenu que les deux conférences nationales de 2014 et 2015 des professionnels de l'Education ont mis, en avant, la nécessité «d'actualiser les manuels scolaires publiés, de 2003 à 2007», et il a été, en effet, procédé, a-t-il dit, «à la publication du premier quota de manuels scolaires, au nombre de 15, à la lumière des actualisations qu'à connues l'arsenal juridique algérien, depuis 2014». «Ces nouveaux livres ont été soumis à l'évaluation d'une commission mise en place à l'Institut national de Recherche en éducation, et composée de 32 cadres algériens dont des experts universitaires, des inspecteurs pédagogiques, des enseignants, des spécialistes en psychologie, en sciences de l'éducation et les arts, afin d'examiner l'adéquation du contenu de ces livres avec l'âge de l'élève, selon le cycle d'enseignement». La même commission a mis en place, a-t-il précisé, une grille d'évaluation des manuels comportant des normes pédagogiques ainsi que des normes sociales et culturelles, notamment «la conformité du contenu de ces manuels aux valeurs nationales, religieuses et mondiales, contenues dans la loi d'orientation, relative à l'Education nationale». Les déclarations du Premier ministre, sur ce dossier sensible de réformes dites de seconde génération, qui n'ont pas reçu une approbation franche des partenaires sociaux, interviennent après le scandale qui a éclaté, en septembre dernier, après la découverte d'une grossière erreur dans le manuel de géographie de 1re Année primaire. Dans ce manuel, la Palestine avait disparu da,ns la carte géographique représentant cette région du monde et remplacée par Israël uniquement. Une «erreur» que le ministère avait vite fait d'imputer à l'ENAG, imprimeur des livres scolaires et retirer immédiatement, le manuel incriminé. Le secteur de l'Education nationale traverse une période difficile et les valeurs ont changé, au point que, face au scandale de la généralisation de la triche au baccalauréat, le gouvernement n'a pas trouvé d'autre parade que de criminaliser le phénomène. C'est le ministère de la Justice qui a annoncé, jeudi, qu'un avant-projet de loi portant code pénal criminalisant la fraude aux examens et reconsidérant les peines prévues est, actuellement, en cours d'élaboration. Parmi l'arsenal juridique préparé par le gouvernement, dans sa guerre contre la fraude aux examens, il y a, en fait, un avant- projet de loi modifiant et complétant l'ordonnance n°66-156 du 8 juin 1966, portant code pénal. Cette ordonnance prévoit «la criminalisation de certains actes comme la fraude aux examens et concours et une reconsidération des peines prévues à cet effet», explique l'avant-projet de loi. La seule peine, pour le moment, pour les candidats surpris en train de frauder est une interdiction de repasser son bac, durant 5 ans ,pour les candidats scolarisés et de 10 ans pour les candidats non scolarisés. Lors des (2) sessions mouvementées, de 2016, 1.000 candidats au baccalauréat ont été exclus pour détention du téléphone portable, en salle d'examen. Plus grave, une fuite généralisée de sujets du bac avait été organisée, à travers les réseaux sociaux, ce qui a conduit le gouvernement à tenir une réunion de crise et le ministère d'annuler certaines épreuves et organiser une seconde session. |
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