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Tout
en réclamant de situer les responsabilités, à tous les niveaux, le Dr Mohamed Bekkat Berkani président de
l'ordre des médecins algériens affirme que son organisation et celle des
pharmaciens sont déterminées à engager des poursuites judiciaires contre Toufik
Zaïbet, «inventeur» de «la substance RHB».
Ce complément alimentaire, plutôt cette «substance» censée être un traitement supplémentaire contre le diabète a eu la chance de bénéficier, selon le Dr Bekkat, d'une surmédiatisation de six mois avant sa commercialisation au niveau des officines. Il a précisé, hier, au forum d'El Moudjahid, que les deux ordres, ceux des médecins et des pharmaciens, ont déjà fait appel à des avocats pour la constitution d'un dossier, afin de porter cette affaire qualifiée de «troubles sérieux à l'ordre public», devant les juridictions compétentes. Le mis en cause sera poursuivi, selon le conférencier, pour «faux et usage de faux», «exercice illégale de la profession de pharmacien, production et vente et usurpation du titre». Qu'attendent les ordres des médecins et des pharmaciens pour engager ces poursuites judiciaires contre celui qui a provoqué, selon leurs déclarations, une «crise de désespoir chez les diabétiques» ? Le Dr Bekkat affirme que les choses avancent en lançant «qu'on est en train d'analyser le RHB à l'étranger». L'idée d'attaquer en justice «l'inventeur» du RHB ne date pas d'aujourd'hui, mais l'ordre des pharmaciens et l'ordre des médecins avaient déjà évoqué l'idée des poursuites contre «Toufik Zaibit en justice. D'ailleurs, même le Groupe Saidal a affiché son engrangement visant à poursuive en justice cet «inventeur». Pour le président de l'ordre des médecins, l'affaire «RHB» a révélé un grave dysfonctionnement, d'où la nécessité de situer aujourd'hui, les responsabilités. Le président de l'ordre a également évoqué lors de son intervention, l'affaire du vaccin Pentavalent et ses conséquences sur le calendrier vaccinal. Il a affirmé que, six mois après l'enquête diligentée par le ministère de la Santé, incriminant ou non le vaccin suite à la mort de deux nourrissons, les résultats ne sont toujours pas connus. Et d'affirmer que les responsables à la tête du secteur doivent se concerter au maximum avec les professionnels et les experts sur le terrain pour le choix des fournisseurs. Le Dr Bekkat Berkani a souligné que la nouvelle loi sanitaire contribuera fortement à régler certains dysfonctionnements car elle va permettre de définir certains points et leçons d'éthique et de déontologie concernant les missions des praticiens et de tous les professionnels de la santé. Le président de l'ordre des médecins a plaidé encore une fois en faveur de la création d'une instance de veille sanitaire, qui aura la forme d'un office national de la prévention des maladies non transmissibles, notamment contre les épidémies mondiales. Mais, il a tout de même émis des réserves quant à certaines dispositions contenues dans ledit projet de loi et qui font fausse note. Il s'est dit contre certains articles de répression à l'encontre des médecins «On ne peut pas faire un code pénale bis pour les médecins, ce ne sont pas des délinquants». Pour lui «la médecine n'est pas une science exacte et il n'est pas question de donner un tarif particulier aux médecins et aux spécialistes de la santé». Et de poursuivre «que la responsabilité individuelle est prévue en jurisprudence dans les tribunaux en cas d'erreur volontaire, involontaire ou une négligence». Il ajoute que le médecin n'est pas responsable du résultat mais du dommage. Faute médicale : 200 plaintes en deux ans Le président de l'ordre de médecin a reconnu que la faute médicale existe mais il précise qu'elle peut survenir lors de la pratique médicale, le plus souvent, en raison de manque de moyens et dans ce cas, il faut prendre en considération toute la chaîne médicale. Il a indiqué dans ce sens que sur 200 plaintes déposées en l'espace de deux ans par les malades et parents de malades, 10 seulement se sont avérées réelles. Bekkat reconnaît que le problème de réparation ou d'indemnisation des malades vient après des années. Il plaide dans ce sens, pour un système d'indemnisation au préalable. Autrement dit, en cas de faute médicale, si les solutions techniques manquent en Algérie, le malade doit automatiquement bénéficier d'une prise en charge à l'étranger. Mais dit-il, il faut d'abord créer un office qui statue dans ce genre de cas pour décider rapidement une réparation médicale ou une réparation matérielle pour les malades victimes de fautes médicales». 10.000 jeunes médecins sont partis à l'étranger Le président de l'ordre des médecins a affirmé que malheureusement 1% seulement des médecins orientés vers les Hauts plateaux, ou au sud du pays, restent sur place après une année de service civil. Et de déplorer le fait qu'on octroie peu de moyens matériels à nos jeunes médecins dans ces régions éloignées. «Alors que des médecins exerçant chez Sonatrach dans ces mêmes régions, perçoivent trois fois le salaire, une villa et transport gratuit vers leur région, que les médecins travaillant dans le structures sanitaires du secteur public n'ont pas». Pour Bekkat, cette situation est un des facteurs ayant poussé nos médecins à fuir vers l'étranger. «Plus de 10.000 médecins algériens exercent dans les hôpitaux de France, selon une étude du Conseil national de l'ordre des médecins (CNOM)», a-t-il souligné, «d'autres font le bonheur des hôpitaux du Royaume-Uni et des pays du Golfe» regrette-t-il. |
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