Les
contours du paysage politique pré-électoral commencent mieux à se deviner, avec
la décision du parti de Benflis de boycotter les
prochaines législatives. Talaie El-Houriet rejoint ainsi le camp de Jil Jadid,
la formation de Soufiane Djilali, se basant sur un
rapport de son bureau politique, sur la fraude électorale qui dit en substance
que les résultats de cette élection sont connus d'avance et les quotas déjà
distribués. Si les deux partis ne donnent pas d'indications sur la nature de ce
boycott, abstention seulement ou mener campagne pour le boycott, la tendance
générale est plutôt à la participation massive, au prochain scrutin. Si aucune
surprise n'était attendue, du côté de la majorité, avec le FLN et le RND, un
certain suspens a accompagné la décision de l'opposition, particulièrement dans
le camp du RCD et du FFS, traditionnels clients du boycott actif. Pourtant,
même ces derniers ont annoncé leur participation, au terme de la tenue de leur
conseil national respectif. Une option adoubée par le courant des islamistes,
comme à l'accoutumée, mais qui ont décidé de ne pas partir en rangs dispersés.
Ainsi, des alliances et des retours au bercail ont été enregistrés, en
perspective des législatives et des locales pour renforcer leurs chances de
victoire. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) et le Front du
changement (FD) de Abdelmadjid Menasra ont fusionné,
alors que le Front pour la justice et le développement (FJD) de Djaballah, et son ancien parti, Ennahda,
actuellement dirigé par Mohamed Dhouibi, ont signé
une «alliance stratégique d'intégration», en vue de présenter des listes
communes aux prochaines élections législatives. Des rapprochements stratégiques
qui peuvent en appeler d'autres, à quelques semaines de l'ouverture de la
campagne électorale. Ces listes communes devront concurrencer celles de la
majorité et de ses partis satellitaires comme le MPA de Benyounès
et Taj de Ghoul, deux formations appelées à grignoter
les sièges à partager au risque de disparaître à la lumière de la nouvelle loi
électorale qui interdit aux formations n'ayant pas obtenu plus de 4% aux
précédentes élections de se représenter. La seule inconnue réside, actuellement,
dans le choix du PT qui a réservé sa réponse, mais qui se dirige,
vraisemblablement, à aller à ces élections. Si la tendance générale se dégage,
l'inconnue reste ce risque de fraude généralisée dénoncé et par Benflis et par le RCD qui avait souligné, lors de la
dernière rencontre de son Secrétariat national «les velléités de constituer des
réservoirs de voix, en utilisant des listes transmises par l'Armée et les
services de sécurité, dans différentes régions du pays». Le rapport du bureau
politique de Talaie El-Houriet
aborde, également, ce volet estimant probable «la manipulation des listes
électorales, sans possibilité de contrôle», à travers le «gonflement exagéré»
de ce même corps électoral.