Les
maîtres-assistants de la faculté de médecine d'Oran n'ont pas écarté avant-hier
l'option de boycotter la surveillance des examens en guise de protestation
contre le blocage par leur administration du virement de leurs arriérés de
salaires (huit mois au total). Les maîtres-assistants s'exprimaient en marge du
sit-in qu'ils ont observé ce lundi au sein de la faculté de médecine. Un
mouvement annoncé la semaine écoulée à l'issue d'une assemblée générale tenu à
l'EHU 1er-Novembre 1954 sur appel de la section locale du Syndicat national des
enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (SNECHU). Une section dont le
renouvellement du mandat devait s'effectuer hier lors d'une assemblée générale
élective. Ce durcissement de ton intervient à la suite d'une prise de
connaissance de l'existence de deux correspondances envoyées par le ministère
des Finances instruisant les chefs d'établissements universitaires à procéder
au paiement de ces arriérés de salaires. Ainsi, il est fait mention d'un
premier télex datant du 25 octobre 2016 émanant de la direction générale du
Budget et de la direction générale de la comptabilité relevant du ministère des
Finances à l'adresse des contrôleurs financiers, trésoriers et comptables,
placés notamment auprès des wilayas et des établissements d'enseignement supérieur.
Le télex en question qui fait référence à l'instruction du Premier ministre
datant du 2 octobre, autorise «les gestionnaires des établissements
d'enseignement universitaires (universités, facultés, centres universitaires,
écoles hors université) à procéder aux engagements et au paiement des salaires
et aux accessoires de salaires ainsi que les charges sociales y afférentes»,
des personnes desdits établissements, «au-delà du plafonnement fixé et ce en
attendant le relèvement du seuil du plafonnement des crédits».
La
deuxième correspondance à laquelle il est fait référence est une note datant du
27 octobre 2016 envoyée par le ministère des Finances, direction du Budget, des
moyens, à l'adresse des chefs d'établissements d'enseignement supérieur. Dans ce
document, les chefs d'établissements de l'enseignement supérieur sont également
appelés à procéder «au paiement des salaires et accessoires des salaires ainsi
que les charges sociales afférentes au-delà du plafonnement des crédits». Il
est à rappeler que les maîtres-assistants de la faculté de médecine d'Oran sont
employés depuis mai 2015, à l'issue du concours national qui s'est déroulé en
2014. Les enseignants chercheurs de la faculté de médecine d'Oran réclament
ainsi, selon la même source, les salaires des 8 premiers mois suivant leur
recrutement. Une revendication qui tarde à se concrétiser, depuis maintenant
deux années, affirme le Dr Remini. Aussi,
déplore-t-on, nos salaires sont amputés, sans aucune justification, depuis six
mois, maintenant, de la prime de rendement. Et cela concerne aussi bien les
maîtres-assistants que les professeurs et docents de
la faculté de médecine, alors que le personnel administratif continue de
percevoir une prime trimestrielle. Les enseignants chercheurs de la faculté de
médecine d'Oran se demandent jusqu'à quand va perdurer «ce mépris » à leur
égard, alors que le même problème a été réglé pour leurs collègues de la
faculté de médecine d'Alger. Une situation qui, disent-ils, est décourageante,
particulièrement pour les maîtres-assistants qui ont une véritable vocation
pour l'enseignement et le service public de la santé. Ils ne manquent pas de
rappeler à cet égard qu'au moins 25 de leurs collègues ont démissionné en 2.016
pour rejoindre le secteur privé.