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Des émeutes contre la « cherté de la vie » ont éclaté avant-hier
lundi à Béjaïa, Bouira et Aïn Benian. Elles confirment que
l'année 2017 sera celle de la rude mise à l'épreuve de la paix sociale ayant
permis jusque-là à l'Algérie de ne pas être la scène des lugubres scénarios
qu'ont prophétisés pour elle des oracles émanant de milieux malintentionnés à
son égard.
La montée des tensions sociales devenue franchement perceptible avant même l'entrée en vigueur de la loi de finances 2017 aux dispositions très contestées a alerté les pouvoirs publics qu'il leur faut s'attendre à une protesta sociale de grande ampleur, qu'ils ont tenté de conjurer par la promesse réitérée que les mesures arrêtées pour faire face à la crise économique et financière que vit le pays n'auront pas l'impact social désastreux qui leur a été attribué. L'exercice n'a pas atteint son but ce que démontrent la flambée d'émeutes survenue à Béjaïa, Bouira et Aïn Benian, mais aussi la colère grandissante qui s'exprime ouvertement à travers l'ensemble du pays contre la soudaine et vertigineuse valse des prix. Cela étant, ce qui s'est produit à Béjaïa, Bouira et Aïn Benian inquiète parce que ayant donné à voir que la contestation sociale pacifique absolument légitime qui en a été l'objectif initial a dérapé en violences et actes inadmissibles. Preuve s'il en est besoin qu'il y a dans le pays des parties qui visent le dessein de transformer la contestation sociale en une opération de destruction de l'Algérie. A quoi riment en effet les saccages et autres actes de vandalisme et pillages ayant eu lieu dans le sillage de la protesta sociale initiée dans les villes en question sinon à instaurer un climat insurrectionnel propice à toutes les dérives ? Il est manifeste que l'on a voulu créer l'irrémédiable par ce genre de comportement avec l'espoir sinistre que cela provoquerait un embrasement généralisé propice pour les buts poursuivis par les tireurs de ficelles ayant fait déraper le mouvement pacifique de contestation sociale. Ce qui est dit sans l'intention d'exonérer le pouvoir de ses fautes et errements qui sont à l'origine de la situation de tous les dangers à laquelle l'Algérie est confrontée, ni celle de fustiger la protestation contre une politique d'austérité aux conséquences injustes pesant de façon intolérable sur les couches sociales les plus fragiles économiquement. Cela se veut mise en garde et appel à la vigilance contre la manipulation qui menace un tel mouvement. C'est ajouter de l'huile sur le feu que de pointer la main de l'étranger sur ce qui s'est déroulé à Béjaïa, Bouira et Aïn Benian et pourrait survenir ailleurs dans le pays. L'étranger ne fera qu'attiser les feux de la discorde que veulent allumer des pyromanes bien de chez nous. Ce sont ces derniers que nous devons débusquer et faire échec à leur criminel aventurisme. Pour ne pas avoir entendu les demandes de changement qu'ont exprimées les citoyens et la classe politique et en s'entêtant au maintien d'un statu quo mortifère, le pouvoir a préparé à ces aventuriers le terreau fertile dans lequel ils ont semé les sinistres graines de la discorde d'où peut éclore l'irrésistible tentation de plonger le pays dans le chaos « créateur » à l'instar de celui que vivent pour leur malheur la Syrie, l'Irak et la Libye. Oui 2017 est l'année de tous les dangers pour l'Algérie dont seul son peuple peut l'en préserver en faisant preuve de maturité et de perspicacité pour faire échec à l'aventurisme dans lequel on cherche à le pousser. |
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