|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Des
affrontements ont éclaté, hier, dans la ville de Bejaia, en début d'après-midi,
faisant par la suite tache de d'huile pour atteindre plusieurs quartiers de la
capitale des Hammadides.
Pourtant, durant la matinée rien ne présageait un quelconque désordre, même si une sorte de tension régnait dans la ville du fait de l'appel à la grève générale, lancé par les commençants de toute la wilaya pour dénoncer la « loi de finance 2017 » qui prévoit une hausse de la TVA et de certains impôts. En fait, la grève a été suivie par environ 50% des commerçants, avant d'atteindre les 100%, en début d'après-midi, après que des jeunes eurent décidé de barricader les accès à la ville, à l'aide de pneus enflammés et de toutes sortes d'objets hétéroclites. Les premiers incidents ont éclaté du côté du quartier Ihdadden lorsque des dizaines de jeunes ont décidé de fermer une trémie à la circulation automobile. Au bout d'une heure, plusieurs autres quartiers, à l'image d'Ighil Ouzoug, Aamriw, Tala Ouarial, la cité CNS, Dawadji se sont transformés, en véritable champs de bataille. Les manifestants se sont attaqués, en premier lieu, à l'Hôtel des finances (direction générale des Impôts de la wilaya de Béjaïa) puis à la CASNOS ce qui a fait intervenir la police anti-émeutes qui a usé de gaz lacrymogène pour disperser la foule. Les affrontements continuaient, toujours, notamment du côté du siège de la wilaya où la police est déployée, en grand nombre, pour faire face aux attaques des manifestants qui arrosaient les services de sécurité de pierres. Un bus de transport public, appartenant à l'Etusa, a été saccagé puis incendié. Un véhicule de la police a été, par ailleurs, renversé par les manifestants, à cet endroit. Un policier qui se trouvait à l'intérieur du véhicule, serait grièvement blessé, attestant plusieurs sources qui soulignent que des renforts de la police anti-émeutes continuaient d'affluer dans le quartier où sont implantées l'essentiel des institutions de l'Etat. En dépit de l'intervention de la police, les affrontements ont gagné en intensité, rappelant à la population un épisode déjà vécu, en 2001, lors des événements qui ont ensanglanté toute la Kabylie. A Sidi-Aich, à environ 60 km, au sud-ouest de Béjaïa, des affrontements ont, également, éclaté en début d'après-midi. Des centaines de jeunes se sont attaqués à la Sûreté de daïra. La police anti-émeutes a dû recourir aux bombes lacrymogène pour repousser les « assaillants ». La ville de Sidi Aïch est, par ailleurs, complètement paralysée du fait de la grève générale décrétée, depuis plusieurs jours, sur les réseaux sociaux. En fait hier, c'est toute la vallée de la Soummam qui était paralysée, du fait de cette grève générale, notamment à Akbou, Tazmalt, Timezrit, Seddouk. Dans la ville d'El-Kseur, la grève a été, partialement, suivie durant la matinée avant d'être suivie, massivement, dans l'après midi. Selon des témoignages de commerçants que nous avons joints au téléphone, un groupe d'individus étrangers à la ville a fait du porte à porte pour menacer tout commerçant qui ne suivrait pas le mot d'ordre de grève. Même climat de tension à la côte-est de Bejaia. La route nationale qui relie Bejaia à la wilaya de Setif est fermée à la circulation, à plusieurs endroits, notamment à Bordj Mira et Kherrata. La circulation automobile est interrompue, durant toute la journée sur cet axe, fortement emprunté par les automobilistes. Mais le véritable calvaire a été vécu, hier, par les camionneurs et les automobilistes, sur la RN26 qui relie Béjaïa, à Alger et à l'autoroute Est-Ouest. En effet, la RN26 est barricadée, pareillement, dans plusieurs endroits bloquant toute velléité de circuler dans les deux sens. L'année 2017 commence très mal pour toute la région dont certains stigmates des tragiques événements de Kabylie de 2001 sont visibles, à ce jour, dans plusieurs villes et villages. |
|