La Douane algérienne a décidé de sévir. En effet, les produits pyrotechniques, sous toutes leurs formes, seront classés substance sensible, interdite à l'importation, à partir du premier trimestre 2017.

Le décret exécutif, devant être promulgué, au 1er trimestre 2017, complétant et modifiant le décret de 1988, classera les produits pyrotechniques, sous toutes leurs formes, en tant que substance sensible interdite à l'importation, a indiqué à cet effet, à l'APS, le receveur des Douanes à la direction régionale de Blida, Ziane Omar.

«Vu les dégâts causés par l'utilisation des pétards, des fumigènes et des feux d'artifice et le coût exorbitant de leur importation, les hautes autorités ont décidé de promulguer un décret exécutif complétant l'ancien décret, afin d'interdire l'utilisation de ce type d'articles dans notre société, a fait savoir le même responsable, en marge d'une opération de saisie d'un conteneur chargé de produits pyrotechniques au port sec de Baba Ali.

Il faut savoir que chaque année, lors de la fête du Mawlid Ennabawi, notamment, des dizaines, voire des centaines de personnes sont blessées du fait de l'utilisation abusive de tous ces produits pyrotechniques.

Le 10 décembre dernier, qui coïncide avec la dernière fête du Mawlid Ennabawi, une demi-douzaine d'incendies ont été enregistrés, uniquement, dans la capitale à cause de ces produits vendus sur les marchés informels en dépit d'une lutte acharnée des services concernés.

En ce sens, la direction régionale des Douanes de Blida a annoncé la saisie d'une quantité importante de produits pyrotechniques dissimulés dans un conteneur de 40 pieds, d'une valeur de plus de 98 millions de DA, selon l'inspecteur principal des Douanes, Brahim Righi.

Dans le cadre d'une opération de contrôle de routine, au port sec de Baba Ali (sud-ouest d'Alger), les agents douaniers «ont mis en échec une tentative d'inondation du marché national de produits prohibés», a indiqué le même responsable, précisant qu'il s'agit de colis enfouis derrière des meubles. Au total 1.100 colis ont été saisis, en présence d'un huissier de justice, dont 400 colis de fumigènes, contenant 67.200 unités, outre 700 autres colis d'autres articles pyrotechniques contenant 38.400 unités, a-t-il ajouté.

L'opération de saisie a été effectuée, conformément, aux articles 21 et 325 du code des Douanes, a indiqué M. Righi, précisant que l'importateur contrevenant, qui fera l'objet d'un dossier en contentieux, devra s'acquitter d'une amende de 2 fois la valeur de la marchandise confisquée et verra toutes ses activités commerciales gelées, au niveau national.

Il est utile de rappeler que chaque année des quantités importantes de ces produits, souvent utilisés par des petits enfants, sont saisis par la douane et les services de sécurité.

En dépit, donc, des opérations de contrôle, les produits pyrotechniques sont disponibles pourtant sur les marchés.

Cette année, pas moins de 55 millions de produits pyrotechniques de différents types, ont été saisis par la Douane algérienne contre 100 millions d'unités l'année dernière. Le marché est tellement juteux que des réseaux de trafic sont constitués par des malfaiteurs.

La brigade de recherches de la gendarmerie nationale de Bir Mourad Rais a mis fin, récemment, aux activités d'un réseau criminel spécialisé dans le trafic de produits pyrotechniques, dans les wilayas d'El Oued, Sétif et Alger.

La police a, également, procédé, cette année, à l'interpellation de plusieurs personnes pour trafic de ces produits dangereux fabriqués, souvent, en Chine et dont des quantités astronomiques échappent, régulièrement, au contrôle de la Douane algérienne pour atterrir entre les mains de gamins ou d'adultes inconscients qui pourrissent la vie des citoyens à cause d'explosions qui se font entendre à des kilomètres, à la ronde. Il reste à savoir maintenant si la dernière mesure de la douane mettra un terme, réellement, à l'importation de tous ces produits, sachant que les trafiquants redoublent toujours «d'ingéniosité» pour acheminer leurs «marchandises» à bon port ?