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C'est en
révolte contre l'impunité dont bénéficie Israël pourtant coupable des pires
crimes contre le peuple palestinien qu'il maintient sous son occupation et
spolie ses territoires par une colonisation juive qui ne cesse de s'étendre,
que des acteurs des sociétés civiles américaine et européenne ont initié un
mouvement de boycott citoyen (BDS) à l'encontre de cet Etat. L'initiative ayant
d'emblée suscité une adhésion probante au sein des sociétés civiles
interpellées par ses promoteurs, elle a inquiété les autorités de l'Etat
sioniste à un point tel qu'elles ont mis en branle contre elle tout l'arsenal
de propagande d'Israël et de ses relais et soutiens pour en diaboliser la
nature et la faire avorter. Comme à leur habitude, Israël et ses défenseurs ont
crié à « l'antisémitisme » censé être le mobile faisant agir les promoteurs du
boycott, et fait pression sur les Etats où il a donné lieu à des actions
multiformes pour qu'ils manifestent leur opposition à leur mouvement. Les
gouvernements des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de la France se sont comme à
leur accoutumée pliés à l'injonction israélienne et ont exprimé leur
condamnation du BDS en portant contre lui la même accusation d'être d'essence «
antisémite » et prôné par des activistes prêchant la destruction de l'Etat
hébreu. Seule la France cependant a été plus loin contre le BDS puisque son
gouvernement a obtenu de la justice qu'il soit déclaré illégal et les actions
de ses partisans criminalisées.
L'argumentaire juridique sur lequel ont été basés les arrêts de la justice française a été que le boycott préconisé par ce mouvement est constitutif du délit « de provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race, ou une religion déterminée ». Dans son zèle à défendre l'Etat sioniste quoi qu'il fasse, la France officielle n'a pas envisagé qu'elle serait la cible de la vindicte de celui-ci s'exprimant avec des accusations identiques à celle qu'il a portée contre BDS. C'est pourtant chose faite et clamée par les voix les plus autorisées de l'Etat sioniste depuis que Paris a voté au Conseil de sécurité la résolution condamnant Israël pour sa politique colonialiste. Elles disent en effet que la France et les treize autres Etats ayant voté cette résolution ont instruit un procès contre Israël qui serait une autre « affaire Dreyfus » et que son caractère « antisémite » ne ferait aucun doute par conséquent. En reconnaissant elle-même désormais l'illégalité de la politique israélienne dans les territoires occupés, la France ne peut persister à criminaliser chez elle les actions d'un mouvement dont elle sait pertinemment que l'antisémitisme et la haine de l'Etat d'Israël ne sont pas les mobiles qui les inspirent. BDS démontre tout simplement que l'on ne peut faire changer de politique l'Etat sioniste à l'égard des Palestiniens qu'en couplant les condamnations formelles avec des pressions dissuasives qui sont boycott et sanctions. Continuer à déclarer illégales et justiciables les actions de BDS revient à conforter Israël dans son refus de se plier aux demandes de la communauté internationale du moment qu'elles ne s'accompagnent pas d'actions du type de celles menées par ce mouvement. |
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