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Mawlid Ennabaoui, Noël: Les fêtes religieuses vues par le ministre

par Yazid Alilat

Le ministre des Affaires religieuses Mohamed Aïssa a estimé, hier, mardi, que toutes les fêtes religieuses doivent être célébrées, en Algérie, en particulier le Mawlid Ennabaoui. Dans un entretien à la radio nationale, il a stigmatisé les attaques de certains milieux, en Algérie et dans le monde musulman, contre la célébration du Mawlid Ennabaoui.

M. Aïssa, qui est revenu sur les attaques contre les familles algériennes qui fêtent Noël, ce qui est econtraire aux traditions et à la culture des Algériense', a affirmé que ele vide et les dérives que connaît le monde musulman ont fait que de pseudo-intellectuels, certains courants religieux, et des pseudo-scientifiques combattent la joie, l'art et la beauté dans les pays musulmans. » « Nous ne blâmons pas les chrétiens qui ont célébré la naissance de Jésus Christ, que la paix de Dieu soit sur lui, c'est leur culture. Faut-il pour autant blâmer certaines familles algériennes, qui ont fêté Noël, parce que nous les imams, les prédicateurs, les élites intellectuelles, et les médias, ne leur avons pas donné une occasion de fêter cela et de s'exprimer? », a t-il dit, avant de s'interroger: « lorsque les fetwas contre la célébration du Mawlid Ennabaoui augmentent, et que les célébrations de la naissance de notre prophète sont interdites, que notre prophète est blasphémé, injurié, et que sont blâmés ceux qui célèbrent sa naissance, à qui va-t-on laisser donc l'occasion de répandre la joie dans le coeur des Algériens, sinon à ceux qui ont pu innover dans la célébration du prophète Jésus? ». « Je pense que le vide et la situation de dérive que connaît le monde musulman, devenu un terreau pour les pseudo-intellectuels, les pseudo- prédicateurs, qui combattent la joie de vivre, l'art et la beauté dans les pays musulmans, a fait que nos familles délaissent les fêtes authentiques », explique le ministre pour qui « au lieu de les combattre (les familles qui célèbrent Noël, ndlr), et d'éteindre leur lumière, nous devons, au contraire, allumer nos lumières et notre soleil, qui est le soleil de notre prophète Mohamed, QSSL. »

Par ailleurs, le ministre des Affaires religieuses a qualifié de « message très fort»' le discours du Président Bouteflika, lundi, à l'ouverture de la 18ème édition de la Semaine nationale du Coran. «Le message a traité des attaques récentes contre l'Islam, qui est accusé d'être la religion de la violence, de l'anarchie et de la haine », a indiqué le ministre, expliquant que «l'Islam est loin de cela, et ne prône pas la violence, ni l'anarchie, et la haine.» «Le Président a appelé les imams à élever les principes de l'Islam qui appellent à l'amour, le dialogue, l'égalité, la modération. Il faut donner l'image réelle de l'Islam » , appelant «les imams à jouer leur rôle dans la défense et l'explication de l'Islam, pour lutter contre les courants islamophobes actuels, dans le monde.»

M. Mohamed Aïssa a, par ailleurs, souligné que le rôle des imams était, durant la «décennie noire» de rétablir la paix sociale. « 100 imams ont été assassinés par le terrorisme en allant à la mosquée ou dans les mosquées », a-t-il rappelé, soulignant que « maintenant, les nouveaux imams doivent affronter les nouveaux défis, donner l'image réelle de l'Islam, dans la vie de tous les jours, et l'imam doit s'adapter aux nouvelles réalités sociales et économiques de l'heure.» Pour cela, «nous avons actualisé les programmes de formation et appelé les imams à se rapprocher des instituts pour leur formation. Tous les imams sont appelés à suivre ce programme de formation», insiste M. Aïssa, qui a souligné qu' «il y a, également, un programme de travail sur la Modération». «Cette formation est dédiée à la lutte contre les nouveaux courants religieux et les défis de l'heure», a-t-il dit. Dans son message aux participants à la 18ème Semaine nationale du Coran, le président de la République a appelé à oeuvrer à la défense de l'Islam «qui est, aujourd'hui, intentionnellement et injustement, visé par certains milieux hostiles, au sein de sociétés qui ont peu de connaissance sur cette sainte religion». «Le message de modération est la meilleure illustration de la noblesse de l'Islam et de son rejet de toute forme de violence et d'excès, notamment l'effusion de sang et tous les crimes terroristes», estime t-il, avant de relever que «notre nation est, aujourd'hui, interpellée face à ce défi, le défi de la défense de notre religion et la préservation de l'Humanité toute entière, des conflits de religions et de confessions, qui sont très dangereux.