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L'alternative au pétrole et la diversité des rentes hors hydrocarbures: Les 15 propositions de Chakib Khelil

par Mokhtaria Bensaâd

  Après son coup de gueule contre les représentants des chaînes de télévision privées lors de sa conférence présentée dans la wilaya de Bordj Bou Arerridj, l'ancien ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil a animé sa conférence à Oran sans microphone sur la table, préférant intervenir avec un micro-cravate pour éviter tout désagrément. Son choix semblait avoir été tranché pour faire toute son intervention en langue arabe, la langue nationale, et présenter la situation du pays sans pessimisme et résumer une sortie de crise en 15 propositions. « L'alternative au pétrole et la diversité des rentes hors hydrocarbures », c'est l'intitulé de sa conférence qui s'est voulu une feuille de route proposée par le conférencier et tirée de sa longue expérience en tant qu'expert en hydrocarbure.

M.Chakib Khelil a insisté sur la nécessité d'une volonté politique forte pour l'application d'un programme économique et social à long terme qui soit en mesure d'encourager l'investissement hors hydrocarbure et le contrôler, de créer des postes d'emploi et d'améliorer le pouvoir d'achat des citoyens. Il est nécessaire, estime l'ex-ministre de l'énergie et des mines, d'augmenter les réserves de change par le développement des activités hors hydrocarbure. Ce qui contribuerait à réduire le choc engendré de la perturbation du prix du pétrole du moment que les recettes hors hydrocarbures sont là pour amortir ce choc ».

En tant qu'expert, Chakib Khelil a plaidé pour l'investissement privé et aussi pour l'endettement extérieur comme solution. Les deux ensembles, ou l'un ou l'autre. Il ne trouve aucun mal à recourir à l'endettement pour donner un nouveau souffle à l'économie nationale et de façon durable.

Comme il est important, selon le conférencier, que l'Etat œuvre pour la numérisation de toutes ses activités pour garantir un contrôle des investissements et identifier tous les problèmes pouvant freiner cette machine. L'ex-ministre insiste également sur l'augmentation de la production nationale et le développement de l'exportation avec évidement la réforme des services de douanes, de la fiscalité et du système bancaire. Il attire l'attention aussi sur l'importance du marché africain qui reste inexploité par l'Algérie qui est considérée comme pays africain.

L'autre point important pour l'ex-ministre est de développer la diplomatie du pays en matière du commerce international et l'investissement étranger. Ceci en plus de son rôle politique. « Il faut renforcer le ministère des Affaires étrangères en moyens humains et matériels », dira-t-il.

Il estime également que l'Etat doit revoir sa politique de soutien des prix de large consommation. Ce soutien attribué actuellement aux 40 millions d'Algériens doit se limiter, a expliqué le conférencier, à la couche sociale la plus défavorisée en versant des mensualités aux nécessiteux.

Abordant le secteur informel, M.Chakib Khelil appelle pour lutter contre ce secteur qui ronge l'économie nationale, à organiser les bureaux de change, à créer une banque de l'artisanat, à développer la banque extérieure et valoriser le dinar. « Si un maillon manque à cette chaîne, on ne pourra pas lutter contre l'informel », avertit M.Chakib Khelil. Lors des débats animés, l'ex-ministre a évité toutes les questions qui fâchent, préférant rester sur le thème de sa conférence sans déborder sur d'autres sujets.