|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Barack
Obama qui s'apprête à quitter la Maison Blanche a certes durant ses deux
mandats exprimé selon les circonstances des condamnations plus ou moins fermes
sur la politique d'implantation et d'extension des colonies juives en
territoires palestiniens occupés. Ce qui lui a valu de la part de Benyamin
Netanyahu d'insolentes et humiliantes répliques sur lesquelles il a fait le dos
rond et l'ont même contraint à multiplier ses actes d'allégeance à l'endroit de
l'Etat sioniste dont celui de l'usage par l'Amérique de son veto au Conseil de
sécurité pour toute résolution ayant pour contenu la dénonciation de sa
politique de colonisation.
Ce n'est qu'en étant en partance qu'il s'est avisé de faire un geste visant à le démarquer de l'attitude soumise qui a été la sienne à l'égard de cet Etat. Il a consisté à faire s'abstenir les Etats-Unis pour le vote vendredi au Conseil de sécurité de la résolution demandant à Israël d'arrêter la colonisation et son extension en Cisjordanie. Ce qui de la part des Etats-Unis aurait constitué un précédent « historique » s'il avait été le fait d'un président et d'une administration non en instance de céder la place dans trois semaines. Barack Obama humilié et ulcéré par les défis et l'insolence du Premier ministre israélien a simplement tenu à lui administrer le coup de pied de l'âne à l'ultime moment de sa présidence, mais sans franchement désavouer l'Etat sioniste et sa politique coloniale. Il a opté pour cela pour l'abstention au vote de la résolution mais en prenant la précaution d'exercer des pressions sur les initiateurs et rédacteurs de celle-ci pour que son contenu n'ait aucune disposition contraignante pour l'Etat sioniste. En n'y mettant pas le veto américain, Barack Obama a certes permis qu'Israël soit rappelé à l'ordre par la communauté internationale. Ce qui ruine la propagande et les mensonges dont usent Benyamin Netanyahu et son cabinet pour tenter de présenter leur politique comme n'enfreignant pas la légalité internationale, mais sans avoir un effet dissuasif sur eux les contraignant à l'arrêter. Le geste d'Obama ne redore nullement son blason passablement terni par sa soumission jamais démentie à l'endroit de l'Etat sioniste. Qu'il a tenu à réaffirmer même en tirant sa petite « vengeance » contre son Premier ministre et son cabinet. Il ne faut pas s'y tromper, l'abstention américaine voulue en tant que vengeance sur Benyamin Netanyahu n'est pas l'indice d'un changement d'attitude irrévocable de Washington à l'égard de l'Etat sioniste. Elle laisse en effet la voie ouverte au nouveau président et à son administration de ne reconnaître aucune valeur à la résolution votée au prétexte que l'attitude américaine dans le vote n'induit pas pour eux sa reconnaissance et son respect. Netanyahu ne s'est pas trompé sur cette ultime et piètre manifestation de la détestation personnelle que lui voue le président américain en fin d'exercice. Il l'a accueillie avec le mépris qu'il a systématiquement voué à toutes ses précédentes initiatives sur le conflit israélo-palestinien et la certitude qu'elle est un « baroud » d'honneur sans conséquence pour les intérêts d'Israël tels que proclamés par lui parce que perçus de façon identique par les nouveaux décideurs américains qui vont prendre fonction. |
|