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Ainsi donc et après tant de
péripéties et d'années d'errance, la statue de la femme allongée au nom
évocateur d'«étoile filante» fait sa réapparition. Un moment donné, une
information (ou rumeur) parlait de son «évasion» à l'étranger grâce à la
complicité de certains contrebandiers, d'autres ont cru constater sa présence
quelque part dans un musée au Danemark ou encore à Nîmes en France. Et voilà
que l'œuvre d'art en marbre suscite de nouveau l'intérêt, au point de lui réserver
un accueil triomphal et de l'accompagner telle une nouvelle mariée à sa
nouvelle demeure. Après une vingtaine d'années, reléguée
dans une sorte de cachot, pour sa sécurité dit-on, la femme qui avait charmé
des générations retrouve sa sérénité. Depuis qu'elle trônait au beau milieu de
la place Carnot, déjà au début du siècle dernier, la nudité de la femme
maudite, puis son transfert dans un endroit plus discret, loin des yeux,
l'étoile filante, œuvre du sculpteur français Felix Maurice Charpentier (1858-1924)
s'éclipsa du décor pour quelque temps, pas pour plusieurs citadins de la ville
de Tébessa qui se rappelaient encore la silhouette de la femme bien allongée
dans une vasque d'eau. De retour chez elle, un berceau qu'elle n'avait jamais
quitté. Aujourd'hui, le mérite revient à certains responsables locaux du
secteur de la culture, jaloux de préserver le patrimoine des biens culturels
locaux. Ceux-là ont tenu en secret la cachette de cette œuvre sculptée dans du
marbre, jusqu'au jour de son déplacement, bien escorté, au Musée public
d'archéologie à Tébessa. L'étoile filante sera dans quelques jours bichonnée et
rendue à son public. Comme toujours, il n'est jamais trop tard pour faire le
geste qu'il faut, surtout lorsqu'il s'agit de perpétuer un esprit de
volontarisme culturel pour le bien de la communauté.
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