Rachid Halet n'a pas tardé longtemps avant de réagir au
remaniement du secrétariat national du Front des forces socialistes, dans son
communiqué rendu public hier, et signé en qualité de membre de l'Instance
présidentielle du FFS.
Il accuse
ouvertement «l'instance parallèle» de tout faire pour empêcher le FFS de gagner
des élections et de rouler pour «certains segments du pouvoir». Celui qui a été
expulsé des rangs du parti, il y a une dizaine de jours, qualifie cette
réorganisation ni plus ni moins que de «purge» et «règlement de compte» qui peut
faire tâche d'huile, comme le souligne Halet. «Cette
purge est appelée à s'étendre et s'élargir à bas bruit et de façon
souterraine», prévient-il. Derrière ce coup d'Etat, une instance parallèle déjà
dénoncée par l'auteur du communiqué dans une lettre publiée après son éviction
par la commission de discipline du parti. Il avait alors écrit, il y a un peu
plus d'une décade que «je dénonce avec force le putsch exécuté par trois
membres de l'instance présidentielle du FFS contre ma personne». Il rappellera
son statut de «membre de l'instance présidentielle du FFS, élue au cinquième
congrès du parti en mai 2013 sur une liste unique et fermée. Elle est composée
de cinq membres ; les congressistes ont voté sur une liste et non sur des
noms». Le député de Tizi-Ouzou estimait que la commission de discipline n'est
en fait que le pendant de la «direction parallèle» et qu'«est nulle et sans
portée politique ou juridique aucune». Rachid Halet a
de nouveau dénoncé le «porte-parole» de cette instance parallèle, Ali Laskri, accusé d'«arrogance sans pareille» mû par «une
volonté d'offenser, d'humilier et de dompter un responsable avec qui il a eu un
lourd contentieux», pour annoncer lui-même le nouveau secrétariat alors que
c'est du ressort du premier secrétaire en concertation avec l'instance
présidentielle. Pour Halet, Abdelmalek Bouchafa, qui a été reconduit à la tête du parti, est
discrédité à travers cette action. En effet, il estime que «ce procédé
singulier révèle le poids réel du premier secrétaire dans la direction reprofilée», reprochant aux «putschistes» d'avoir
«réintégré le noyau dur de leurs partisans et courtisans». Le communiqué sera
sans appel à propos de la personne du premier secrétaire qui «a complètement
abdiqué sur ses compétences et ses prérogatives statutaires», capitulant «sans
condition devant la bande des trois», l'ancien détenu d'avril 1980 faisant
certainement référence à Ali Laskri, Mohand-Amokrane Chérifi et Aziz Baloul. Il
accusera également Bouchafa d'avoir «trahi tous les
secrétaires nationaux notamment ceux issus de sa fédération de Constantine qui
lui avaient apporté leur concours», soulignant au passage «l'impact négatif» de
ce remaniement sur les futures campagnes électorales. Il affirme que
l'implantation du parti dans les régions de l'est du pays, du sud et de
l'ouest, «est durablement compromise». Il accusera «les putschistes» d'avoir
«cassé l'élan et la vocation nationale du FFS», le ghettoïsant de nouveau dans
le «réduit kabyle». Il s'interroge sur leurs dessins et rassure sur la continuité
de la lutte. «L'adhésion de la base à leurs initiatives sataniques continue de
leur faire défaut et la partie n'est pas encore gagnée pour eux», écrit-il
encore.