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L'opération
de rapatriement dans leurs pays de ressortissants africains en situation
irrégulière s'est déroulée «dans le respect des droits humains» et
«conformément aux engagements internationaux» de l'Algérie, a affirmé samedi le
ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
«La réalité des faits ne donne aucune base à la campagne tendancieuse menée par certains milieux connus pour leur hostilité envers l'Algérie, qui exploitent à des fins inavouables une opération somme toute ordinaire, gérée dans le respect des droits humains des personnes rapatriées et conformément aux engagements internationaux que l'Algérie a contractés», souligne un communiqué du MAE. Le ministère a déploré que l'opération de rapatriement de personnes en situation irrégulière de différentes nationalités, qui s'est déroulée du 1er au 6 décembre, «a malencontreusement donné lieu à des commentaires malveillants destinés à jeter le discrédit sur l'hospitalité traditionnelle du peuple algérien ainsi que sur la solidarité naturelle de l'Etat vis-à-vis des pays voisins et amis affectés par des crises provoquant des déplacements de populations». Cette opération, décidée en tant que «mesure de dernier recours», a-t-il précisé, a été mise en œuvre par les autorités compétentes consécutivement aux «atteintes récurrentes» à l'ordre public commises dans plusieurs régions du pays et, notamment, à Alger où des «dépassements graves» ont été enregistrés, «en particulier des actes de vandalisme et des agressions physiques inacceptables et injustifiées contre des bénévoles du Croissant-Rouge algérien». «Atteintes récurrentes» à l'ordre public Face à de tels comportements, «les forces de l'ordre ont fait preuve d'un professionnalisme et d'un sang-froid exemplaires qui ont permis de contenir les conséquences des incidents, minimes mais regrettables, survenus lors de l'opération de rapatriement», a relevé le ministère. Le communiqué rappelle que «l'Algérie, qui a toujours partagé les préoccupations des pays voisins et amis, continue, malgré une conjoncture économique peu favorable, de consentir des efforts considérables en termes de prise en charge de nombreux migrants qui bénéficient, au même titre que les citoyens algériens, de l'accès gratuit aux services de santé et d'éducation». De même, «l'Algérie a constamment fait preuve de solidarité et de coopération avec les pays frères dans leurs efforts de développement et de sédentarisation de ces populations aspirant légitimement à améliorer leurs conditions de vie», a souligné le ministère. A cet égard, «l'Algérie, dont l'engagement envers la position africaine commune sur la question de la migration est surabondamment établi, est convaincue de la nécessité d'une mobilisation accrue d'efforts et de ressources en vue de solutions véritables aux causes sous-jacentes du phénomène qui renvoient fondamentalement au sous-développement ainsi qu'aux situations de crise et aux défis environnementaux», a-t-il rappelé. «L'Algérie ne peut en aucune façon être atteinte par le déferlement d'accusations fantaisistes et par des fuites en avant alimentant des exercices outranciers d'exploitation politicienne des conditions difficiles que connaissent toutes les personnes arrachées à leurs cadres de vie dans leur propre pays», conclut le communiqué. Des ONG lancent la «Plateforme Migration Algérie» Cette description n'est pas partagée par des ONG algériennes qui, à l'instar de la LADDH, avaient dénoncé les «arrestations massives de migrants et leur rétention arbitraire et violente». La LADDH avait considéré qu'en agissant de la sorte, «les autorités algériennes bafouent les normes internationales relatives aux droit des réfugiés, demandeur d'asiles et de migrants. Elles portent aussi atteinte aux droits des femmes et des enfants». L'indignation des ONG ne s'est pas arrêtée là puisque deux semaines après le rapatriement de centaines de migrants aux frontières de l'Algérie, une «Plateforme Migration Algérie (PMA)» a été créée à « 'initiative d'associations, de collectifs et de personnes ressources intervenant dans le domaine de la migration». Dans un communiqué rendu public vendredi dernier, seize associations algériennes ont annoncé la naissance de la plateforme PMA qui «se veut être un espace d'échange, de réflexion et d'action autour de la question migratoire, et se donne pour mission d'agir en faveur de l'accès aux droits des migrant (e-s) en Algérie». PMA rappelle que «l'Algérie est non seulement un pays de départ, mais également de transit et de destination pour des milliers de personnes en situation de migration». «Ces dernières, indépendamment de leur statut et de leur sexe, sont confrontées à des problèmes d'accès aux droits engendrant des vulnérabilités multiples et portant atteinte à leur dignité, nonobstant les engagements internationaux pris par l'Algérie», affirme le communiqué des associations. La PMA reconnaît que des «avancées ont été enregistrées, notamment en matière d'accès aux soins et de scolarisation dans les écoles publiques (sur autorisation de la tutelle) d'enfants migrants de parents en situation irrégulière», mais estime «des améliorations doivent avoir lieu sur de nombreux aspects liés aux droits et à la vie quotidienne des migrant(-e-s) au sein de la société algérienne, notamment la question de la protection juridique des victimes, la lutte contre les discriminations, la protection contre l'emploi précaire et l'exploitation, ou encore la mise en place d'une loi nationale sur l'asile». «Les événements tragiques survenus à Oran (violences à l'encontre des femmes migrantes), et à Ouargla (incendie ayant coûté la vie à 18 personnes), nous rappellent la nécessité d'engager des efforts et des actions concrètes en faveur de l'accès des migrant(-e-s) à leurs droits», rappelle le communiqué. |
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