L'opposition
à Ouyahia s'organise puisque après la rencontre
organique de Bejaïa, le 3 décembre dernier, elle s'est, de nouveau réunie,
hier, à Tiaret, en présence de cadres et militants «représentants les wilayas
de l'Ouest», peut-on lire dans le communiqué n°7, du mouvement de redressement
au RND. Les présents ont refusé la déviance, l'exclusion et la marginalisation
au sein du parti. Ce rendez-vous survient un peu plus de 24 heures, après la
tenue du Conseil national du RND, qui s'est réuni, en session ordinaire, jeudi
et vendredi derniers, et qui a validé les procédures disciplinaires engagées
contre certains anciens cadres et militants du parti, comprendre l'exclusion de
Nouria Hafsi et Tayeb Zitouni, ainsi que d'autres
cadres derrière le mouvement de redressement contre la direction actuelle du
Rassemblement, et particulièrement son Secrétaire général, Ahmed Ouyahia. De Tiaret, l'opposition a sorti l'artillerie
lourde accusant l'ancien chef de gouvernement, ni plus ni moins, que de vouloir
succéder à Bouteflika, alors que l'idée même d'un cinquième mandat fait son
chemin. Ainsi, les contestataires, qui réitèrent leur soutien «effectif» au
programme du président de la République, loin des faux-semblants de l'appareil rndiste qui prend ses distances, allant jusqu'à faire la
promotion de l'image de Ouyahia, via les réseaux
sociaux, le présentant comme le futur chef de l'Etat, sans passer par les
instances du parti. Le mouvement de redressement, présentant une véritable
offre de service, s'engage à travailler pour un front social homogène capable
de faire barrage aux éventuelles crises dans un contexte de défis multi-sectoriels et apporte son soutien aux différents
services de sécurité et à l'Armée. Les contestataires dénoncent de nouveau,
selon le communiqué, les dépassements qui ont caractérisé la tenue du dernier
congrès extraordinaire et qui ont foulé aux pieds le règlement intérieur et la
loi fondamentale du 4ème congrès ainsi que la loi organique sur les partis
politiques. Sur ce point, le communiqué reprend les griefs retenus contre Ouyahia, lors de la réunion d'Alger, du 29 octobre dernier,
qui avait dénoncé la gestion du premier responsable du RND, lui reprochant
«l'exclusion des cadres et militants authentiques» et surtout d'introduire les
milieux d'affaires dans les instances du parti, un peu à l'image du FLN de Saâdani.
On
se rappelle que pour Nouria Hafsi,
la secrétaire générale de l'UNFA, Ahmed Ouyhaia «a
tout bonnement tué le RND en le faisant remplacer par un autre parti», après
avoir procédé à une purge, lors du dernier congrès. Le communiqué n°7 appelle,
surtout, à donner leurs chances aux militants marginalisés pour participer aux
prochaines élections, dans le respect des règles partisanes basées sur
l'expérience, le militantisme et l'intégrité. Les contestataires avaient évoqué
ce point, lors de la réunion du 29 octobre, avec la mise en place d'une
commission chargée de définir les mécanismes ayant trait à la participation aux
échéances électorales de 2017. En novembre dernier, et devant la montée au
créneau du mouvement de redressement, la riposte du SG du RND ne s'était pas
faite attendre puisqu'il avait demandé, à trois secrétaires nationaux, de
traduire des cadres du parti devant le conseil de discipline pour avoir
transgressé le règlement intérieur, concernant le volet disciplinaire. Dans un
communiqué officiel, Ahmed Ouyahia a ordonné aux
bureaux nationaux d'Alger, de Saïda et de Bordj Bou Arréridj
de traduire respectivement Tayeb Zitouni
et Mokhtar Boudina ; Nouria Hafsi
; Smati Zoghbi devant le conseil de discipline en
respectant leur droit de recours. Ouyahia, et à
l'adresse des secrétaires nationaux, reproche aux quatre cadres cités de
vouloir semer «l'anarchie» à l'approche d'échéances importantes pour le parti
et l'intention du Bureau national «d'en finir avec la dictature de la
minorité».