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«Après Alep, l'Algérie»: Les réponses de l'ambassadeur d'Algérie à Bruxelles

par Yazid Alilat

L'Algérie fait face à un tir-groupé, pas innocent, ces derniers temps, autant contre sa sécurité, sa stabilité politique que contre ses institutions, dont les services de sécurité. Actualité géopolitique stressée par le drame syrien dans lequel se sont embourbés les pays de l'OTAN, France en tête, même si le régime de Bachar Al Assad n'est pas dédouané pour autant, l'Algérie est encore une fois l'objet de graves menaces. Cette fois-ci, c'est une libre contribution vendredi sur le quotidien belge ?'la Libre Belgique'' sur les complicités européennes dans le drame syrien, qui vise directement l'Algérie. Sous le titre ?'Après Alep, l'Algérie ?'', Pierre Defraigne, directeur Exécutif du Centre Madariaga-Collège d'Europe et directeur Général honoraire à la Commission européenne, consacre un passage à l'Algérie, laissant entendre qu'elle sera confrontée prochainement à une grave crise politique interne, qui va s'exporter ensuite en Europe. ?'L'Europe doit tirer des leçons de la tragédie d'Alep, et elle doit le faire vite parce qu'une nouvelle crise menace dans son voisinage immédiat: l'Algérie -40 millions d'habitants- attend en effet la mort clinique du président Bouteflika, ce dernier étant en réalité hors d'état de régner depuis plusieurs années'', croit savoir Pierre Defraigne. Il ajoute que ?'sa succession va activer le conflit fondamental qui sourd en Algérie depuis trente ans entre les islamistes, soutenus par l'Arabie saoudite, et les militaires qui ont confisqué la révolution et gouvernent en cumulant corruption, impéritie et répression. Le risque d'implosion et de guerre civile est hélas très sérieux'', pronostique-t-il, avant de s'interroger: ?'l'Europe pourrait-elle l'empêcher ? Si elle n'y parvient pas, le Maghreb sera profondément déstabilisé et le problème des réfugiés se posera de façon bien plus aiguë encore en raison du nombre, de la proximité et de la langue. Schengen pourrait cette fois ne plus y résister et avec elle l'unité de l'UE.'' De tels propos attentatoires à l'Algérie et ses institutions, autant contre le chef de l'Etat que contre l'ANP, ne pouvaient ne pas rester sans réponse énergique. L'ambassadeur d'Algérie à Bruxelles, Amar Belani, a été ainsi chargé de répondre à ces propos, qui ne sont ni plus ni moins, selon lui, que ?'des attaques recyclant des fantasmes néocolonialistes.'' Le diplomate algérien, qui a dans un droit de réponse, répondu vendredi aux allégations de cette libre opinion publiée dans le quotidien belge le plus populaire du pays, estime que «ce connaisseur des questions européennes s'essaye à la pratique divinatoire et dresse un parallèle surprenant avec la situation en Algérie en recyclant les fantasmes néocolonialistes colportés par certains canards hexagonaux.'' Amar Belani écrit que l'auteur de cette contribution ?'témoigne de sa méconnaissance de l'Algérie, de son histoire, de sa réalité sociale dynamique et de ses évolutions récentes». Il poursuit: ?'il ignore certainement que l'Algérie, forte de l'unité de son commandement et la résilience de son peuple, a mené il y a plus d'un quart de siècle sa propre guerre contre le terrorisme et l'extrémisme violent dont elle en est sortie victorieuse», et que ?'le pays a tourné définitivement cette page sombre de son histoire pour s'engager résolument dans un processus démocratique irréversible, garantissant la stabilité du pays, le fonctionnement normal et ordonné des institutions de la République, le développement économique et la justice sociale». Le diplomate algérien a expliqué par ailleurs que «l'Algérie, forte de ses institutions républicaines et de sa culture démocratique, fruit d'un long processus de maturation interne, a toujours joué un rôle pivot dans la stabilisation de la région». «Elle le fait d'abord pour elle-même, étant consciente que son développement et sa sécurité dépendent autant de sa solidité interne que de la stabilité de son environnement régional.'' ?'Elle le fait aussi, a-t-il écrit, pour la sécurité et la quiétude de l'Europe, un voisinage qui n'a jamais eu à faire face, y compris durant la décennie noire, à des flux de réfugiés en provenance de l'Algérie et qui a de tout temps loué l'efficacité et la coopération des services algériens de sécurité pour déjouer les actions terroristes en Europe». M. Belani, qui a mis en garde contre les «visées attentatoires à la sécurité et à la stabilité du pays», a assuré que l'Algérie saura répondre à toute menace à sa sécurité. «L'Algérie, forte de la résilience de son peuple, de la solidité de son front intérieur, de la robustesse de ses institutions dont une armée républicaine, qui constitue un bouclier et un rempart contre tous ceux qui nourrissent des visées attentatoires à la sécurité et à la stabilité du pays, saura encore une fois, faire ravaler ces allégations indécentes et immorales», a-t-il affirmé.