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La
grande marque japonaise Toyota prévoit de construire des camions en Algérie.
L'Algérie et le Japon comptent créer leur commission mixte dans les premiers mois
de 2017.
La fabrication de camions Hino est le premier pas que prévoit de faire le Japon dans l'industrie algérienne en attendant de saisir d'autres opportunités d'investissement dans divers domaines. Réunis mardi à la résidence de l'ambassadeur du Japon à Alger, 32 hommes d'affaires algériens et une dizaine d'autres japonais ont marqué la constitution du club d'affaires mixte dont la création est intervenue en juillet dernier. «Algérie-Japon Business Club» que préside du côté algérien, Mustapha Mekidèche, a permis à ses membres «d'exposer des avis sur le renforcement des relations économiques entre les deux pays, dans le cadre du processus de diversification économique que le gouvernement algérien a entamé». L'ambassadeur du Japon en Algérie a présenté les résultats de la TICAD VI qui s'est tenue au Kenya en août dernier. Ce qui a permis à des hommes d'affaires algériens d' «exposer leurs attentes concernant les engagements japonais dans ce cadre, surtout s'agissant de l'investissement de 30 milliards de dollars dont 10 réservés pour la modernisation des infrastructures et la formation au profit de 10 millions d'Africains». L'ambassadeur précise que «la JICA (Agence de coopération internationale du Japon) élabore actuellement le master plan stratégique d'infrastructure de l'Algérie et examine les possibilités d'une coopération technique et financière pour le projet d'extension du port de Bejaia». Les Japonais ont en outre initié un programme de formation pour les ressources humaines industrielles et dont bénéficient déjà des Algériens dans le cadre de l'ABE (African Business Education.) Mekidèche explique que le TICAD VI repose sur trois principes : «la diversification des économies africaines pour une croissance saine et durable, le développement des systèmes de santé et la préservation de la cohésion sociale». Ce sont, note-t-il, «des orientations inscrites dans le MAEP (mécanisme africain d'évaluation par les pairs» dont il est président. Il rappelle que les échanges entre hommes d'affaires algériens et japonais ont été gelés en 2008. «Les discussions étaient entre la JICA et le FCE, deux patronats privés», a relevé l'ambassadeur japonais. Masaya Fujiwara affirme alors qu' «aujourd'hui, le Japon veut travailler avec le gouvernement algérien ; nous voulons un partenariat public-privé». Il annonce à cet effet la mise en place «dans les premiers mois de 2017» d'une commission mixte «pour relancer de nouveaux projets et accords». L'ambassadeur fait savoir que «les entreprises japonaises s'intéressent grandement à l'Algérie en tant que troisième pays africain partenaire commercial du Japon». Le nouveau modèle économique et de croissance lancé par le gouvernement Sellal, ajoute-t-il, permet «à des sociétés japonaises comme Nissan et Suzuki d'étudier les possibilités de construire des usines de montage en Algérie». Des hommes d'affaires nationaux et japonais ont appelé «à l'amélioration du climat des affaires, à la conclusion d'accords d'investissement entre les deux pays». Le gouvernement algérien pourrait en cas de nécessité déroger à la règle 51/49. «Ça peut bouger, ça peut se discuter», a lâché Mekidèche. Le Japon a déjà endetté l'Algérie en lui accordant d'importants crédits lorsqu'elle était tombée dans les griffes du FMI après la grave crise financière de la fin des années 80. Aujourd'hui, les hommes d'affaires cherchent des moyens de financement moins contraignants. «La TICAD est pour changer la mentalité des Japonais à l'égard de l'Afrique et de l'Algérie», dit l'ambassadeur. Déjà présent depuis les années 70 dans le secteur des énergies, le Japon est d'ores et déjà sollicité par l'Algérie pour investir dans les énergies renouvelables. «Nous voulons négocier des projets d'investissement entre les deux gouvernements», précise encore l'ambassadeur. Mekidèche annonce la tenue prochaine d'un séminaire pour faire connaître le climat des affaires et les entreprises. L'ambassadeur estime les ressortissants algériens vivant au Japon à près de 200. Les échanges entre les deux pays s'élèvent à peine à 2 milliards de dollars. Le vice-ministre japonais des affaires étrangères programme une visite officielle en Algérie «avant la fin de l'année en cours». Ramtane Lamamra prévoit lui, d'aller au Japon courant 2017. Masaya Fujiwara pense qu' «il y a véritablement de bonnes perspectives de coopération avec l'Algérie ; c'est un tournant important». Il n'a pas manqué cependant de souligner que dans le cadre de programmes de formation entrepreneuriale, «les entreprises japonaises peuvent transmettre la joie du travail, espérons qu'elles s'installeront en Algérie pour transmettre leur éthique du travail». |
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