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A l'évidence, la femme
africaine est venue hier à Constantine pour faire entendre sa voix, défendre
ses droits et réclamer sa place dans la résolution des conflits.
Aussi, sur le thème «Faire taire les armes d'ici 2020», visant à «inclure les femmes dans les processus de médiation post-conflit, à la table des négociations de la paix et dans les mécanismes de cohésion sociale», un séminaire de haut niveau sur la médiation de la femme africaine se tient à l'hôtel Mariott de Constantine durant deux jours. Organisé, sous les auspices du ministère des Affaires étrangères, par le «réseau panafricain des sages» et l'envoyée spéciale sur les femmes, la paix et la sécurité de l'Union africaine (UA), le séminaire a été ouvert hier matin par Mme Mounia Messelem, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, en présence de nombreuses représentantes de pays africains ainsi que des autorités locales. En souhaitant de la réussite à cette rencontre africaine, la représentante du gouvernement a mis en exergue la place de la femme dans l'Etat algérien et a déclaré, à la fin de son intervention, qu'«aujourd'hui, plus que par le passé, nous devons donner la parole à la raison, surtout à la sagesse féminine qui porte aussi sur ses épaules la responsabilité de trouver des solutions aux problèmes du continent à travers la médiation et la diplomatie». «Il est de notre responsabilité de redonner le sourire à ceux qui l'ont perdu à cause du feu nourri des conflits armés», dira en substance la ministre. Cet évènement continental de haut niveau est le premier de cette importance qu'abrite la capitale de l'Est depuis l'indépendance du pays. Et à la fin de la rencontre, la ville des ponts accueillera les femmes africaines qui lui rendront une visite d'amitié avant leur départ. Durant cette rencontre, les participantes vont discuter de la possibilité d'éradiquer les conflits amés en Afrique et ce, compte tenu du fait que «les femmes et les filles sont touchées par les conflits armés de manière différente» des hommes. Les conflits en cours dans le continent noir continuent, disent en effet les textes du séminaire, à faire peser un fardeau disproportionné sur les femmes et les filles dont les droits fondamentaux sont de plus en plus bafoués. De Constantine, les femmes africaines chercheront ainsi à mettre en œuvre les recommandations de l'UA qui a fait de l'année 2016 «Année africaine des droits de l'homme avec un accent particulier sur les droits de la femme». Elles vont prôner l'amélioration de la participation des femmes aux processus de paix. La rencontre vise aussi à créer une association africaine de la femme. C'est dans son intervention à l'ouverture du séminaire que le commissaire à la paix et à la sécurité, commission de l'UA, M. Ismaël Chergui, a souligné qu'il est nécessaire que la communauté internationale forme la femme africaine à travers des cycles de formation périodiques, pour lui permettre d'émerger et de conquérir le terrain de la médiation et de la négociation. M. Chergui a révélé qu'à l'heure actuelle, seules 9 femmes activent dans ce domaine au niveau du continent africain. Et c'est pourquoi les participantes au séminaire ont souhaité voir la formation d'un millier de femmes dans ce domaine, qui reste l'apanage de l'homme, d'ici l'horizon 2020. Les participantes ont mis en exergue les efforts consentis par l'Etat algérien pour promouvoir le statut de la femme qui atteint maintenant un niveau appréciable et vise à lui accorder, au moins 33% des postes parlementaires. Et Mme Bineta Diop, l'envoyée spéciale de l'UA pour les femmes, la paix et la sécurité, a insisté, lors d'une intervention fort applaudie et accompagnée de youyous de femmes africaines, sur la participation de la femme dans la médiation et les processus de négociation et sa mobilisation dans la réalisation de la paix et la concorde. |