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Réduction de la production de pétrole: Vienne, l'autre rencontre

par Moncef Wafi

  L'optimisme est de rigueur dans les rangs de l'Opep quant à la réussite de sa rencontre viennoise d'aujourd'hui, avec la quinzaine de pays producteurs de pétrole non membres du Cartel, invités pour la circonstance.

Si le but évident de ces retrouvailles, la première depuis 2002, est de renforcer et d'élargir le consensus autour de la réduction de la production, la seule certitude concerne pour le moment la Russie qui s'est déjà engagée en amont à limiter sa production de 300.000 barils/jour. Le ministre russe de l'Energie a tenu à rassurer sur les dispositions des compagnies pétrolières russes à soutenir les propositions de Moscou sur la réduction du niveau de production. «Tous les détails seront annoncés lors de la réunion à Vienne», a précisé encore Alexander Novak. Cette rencontre a pour principal objectif de rallier les producteurs de pétrole hors Opep à l'accord d'Alger, entériné en novembre dans la capitale autrichienne, portant réduction de la production Opep de 1,2 million de barils par jour en la ramenant à un plafond de 32,5 mbj pour six mois à compter du 1er janvier 2017. Un accord interne pourtant conditionné par une réduction de 600.000 barils par jour de la part des principaux producteurs non membres de l'organisation. Si la Russie s'est engagée pour réduire sa production de 300.000 barils/jour, il reste à distribuer l'autre moitié sur les autres pays invités à la rencontre d'aujourd'hui. L'Opep est consciente qu'elle ne peut à elle seule supporter le fardeau d'un gel ou d'une réduction de la production en raison du risque de voir les pays non membres en tirer profit. En effet, les experts de la puissante banque américaine Goldman Sachs ont mis en garde contre cette démarche qui risque de se retourner contre l'organisation, estimant qu'elle peut entraîner une intensification des exportations depuis ces pays et d'être contreproductive pour le Cartel. C'est dans cette optique et que suite aux recommandations du Comité technique de haut niveau de l'Accord d'Alger, mis en place en septembre dernier, la conférence de l'Opep a convenu d'institutionnaliser un cadre de coopération entre l'organisation et les autres pays producteurs de pétrole sur une base régulière et durable. L'optimisme est de mise conforté par la relative augmentation des prix du pétrole enregistrée hier au terme d'une semaine qui a vu les prix se stabiliser après leur hausse record liée à l'accord sur la production de l'Opep. Vers la fin de la matinée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 54,22 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 33 cents par rapport à la clôture de jeudi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat de janvier gagnait 42 cents à 51,26 dollars. «L'Opep a fixé des objectifs de limitation pour chacun de ses membres, c'est ce qui fait la force de l'accord et a été positif pour les marchés», ont précisé les analystes de DNB Markets.