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Nouvel
épisode dans le bras de fer qui agite, depuis la tenue en mai dernier, du
congrès extraordinaire du parti, la direction du Rassemblement National
Démocratique (RND), à sa tête M. Ahmed Ouyahia, et
une opposition qui ne reconnaît pas les résultats de ce congrès. Cette
opposition qui veut «redresser» la situation au sein du RND, a tenu, hier
samedi, à Bejaïa, une réunion d'évaluation, à l'issue de laquelle, elle a
autant dénoncé la manière dont est géré le parti, dont l'éviction et la
marginalisation de ses cadres, dont des ministres, que l'annonce de la mise en
place de commissions de coordination et de suivi. Objectif:
redresser la situation au sein du RND, soutenir le programme économique et
social du Président Bouteflika, et prémunir le pays contre «la gabegie et la
corruption». A l'issue de cette réunion, les membres de l'opposition à la ligne
d'Ouyahia, actuel SG du parti, ont appelé, dans un
communiqué, les militants à les «rejoindre et participer à la mise en place
d'une feuille de route pour réévaluer et rectifier la situation, au sein du
Rassemblement, et sa consolidation comme force politique, au service de
l'Algérie». Ils ont, en outre, décidé de mettre en place des commissions de
coordination et de suivi de wilaya et à l'échelle nationale, ajoute le même
communiqué des «redresseurs» du RND, qui ont annoncé la «mise en place hier,
samedi, de la commission de coordination et de suivi de la wilaya de Béjaia», composée de 8 membres, dont Ahmed Zitouni et Mokhtar Boudina. Selon leur communiqué, les
participants à cette réunion de Béjaia sont décidés
«à poursuivre le combat politique pour opérer un changement au sein du RND.»
C'est la seconde charge des «redresseurs» du RND contre Ahmed Ouyahia, après la décision du Conseil d'Etat de les
débouter, quant à leur demande d'invalidation du congrès extraordinaire de mai
2016.
Mi-novembre, le RND avait dans un communiqué souligné que le Conseil d'Etat a rejeté le recours des opposants à la tenue du Congrès du RND, et rappelé que le Conseil d'Etat avait déjà invalidé un référé, déposé par ces mêmes opposants, à la veille du Congrès pour en empêcher sa tenue. Ahmed Ouyahia, qui avait démissionné, en 2013 et remplacé par Abdelkader Bensalah, a été intronisé, nouveau SG du parti, à l'issue de ce congrès extraordinaire, tenu les 5, 6 et 7 mai derniers. La contestation, pour autant, est toujours d'actualité au sein du parti, Ouyahia ayant récemment demandé aux instances du RND de mettre en place la commission de discipline et y traduire les chefs de file de l'opposition dont Nouria Hafsi et Tayeb Zitouni. Les clivages au sein du RND avaient commencé vers la fin de 2015, avec un front contre le retour d'Ouyahia, à la tête du parti, qu'il a quitté en 2013, tout en restant «simple militant». En juin 2015, Ouyahia, contre l'avis de plusieurs cadres et militants, qui avaient préparé la succession de Bensalah, reprend le contrôle du parti, ses partisans ayant poussé vers la porte de sortie M. Bensalah. Dans la foulée, ils annoncent la tenue d'un congrès extraordinaire, en mai 2016, pour élire de nouveau Ouyahia à la tête du parti. Mais, cette démarche est contestée par des cadres du RND, qui dénoncent une «préparation non démocratique» de ce congrès. Selon un communiqué des «redresseurs» du RND, ce congrès extraordinaire s'est tenu dans des conditions «non démocratiques.» L'opposition, ou «les redresseurs» du RND veut justement, selon son dernier communiqué, diffusé samedi, redonner la parole «aux marginalisés et aux laissés pour compte, dans la vie du parti». «Il est clair que les ?redresseurs' du RND, dont Nouria Hafsi, Ahmed Zitouni ou Mokhtar Boudina et les ?milliers' de militants vont animer la vie en dehors du parti, à l'image de l'opposition au sein du FLN. En ligne de mire, pointent les prochaines élections législatives de mai prochain. |
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