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Les
choses semblent s'accélérer en Algérie. L'industrie automobile dans notre pays,
qui était un voeu pieux il y a seulement quelques
années, commence à prendre forme.
Les Français étaient les premiers à se lancer dans l'aventure, avec le lancement de la première usine de montage de la Renault Symbol, à l'ouest du pays. Renault Algérie Production a livré depuis l'inauguration de son usine en novembre 2014, 55 000 véhicules. Les objectifs tracés auraient même été dépassés. La Symbol « Made in Bladi » est devenu, en un laps de temps très court, un succès commercial depuis son lancement en novembre 2014. Avec plus de 70% des ventes de son segment, cette voiture se positionne comme le leader incontesté du marché algérien en 2016. Le succès est tel que le constructeur français a décidé de lancer un autre modèle, la « Dacia Sandero Stepway Extrême », dont la demande en Algérie est croissante. La première Dacia est sortie de l'usine le mois d'août dernier. La signature, dimanche, du groupe Volkswagen avec Sovac d'un protocole d'accord pour le montage de plusieurs modèles (Golf 7, Skoda Octavia, Seat et Volkswagen Caddy) dans une autre usine qui sera implantée à l'ouest du pays, est un signe qui ne trompe pas sur la volonté du gouvernement à développer une véritable industrie automobile. Connus pour leur « rigueur » à travers toute la planète, les Allemands ne se seraient jamais engagés dans notre pays si le partenariat n'était pas fiable. Le groupe allemand prévoit par ailleurs la livraison de pas moins de 500 000 véhicules par an d'ici l'année 2020, avec un taux d'intégration de 40%, ce qui est très raisonnable pour un départ. Avant les Allemands, le groupe Tahkout s'est également engagé dans un autre partenariat avec les Sud-Coréens. En effet, le premier véhicule Hyundai, monté en Algérie, est sorti de la chaîne de production de l'usine du groupe Tahkout à Tiaret, le 29 octobre dernier. Tahkout ne compte pas s'arrêter là, puisqu'il annonce en cette fin de semaine un autre partenariat de taille avec le chinois DFS. L'accord prévoit la production de moteurs, de pièces de rechange, de câbles électriques pour les véhicules ainsi que des boîtes de vitesse. L'usine, la première du genre en Algérie, du moins en partenariat avec un groupe privé, commencera sa production en 2017 avec une capacité de 2 500 pièces par an. Plusieurs autres marques de voitures, en particulier chinoise et italienne sont actuellement en phase d'annoncer la réalisation de leurs usines de montage à travers le pays. En fait, il existe une dynamique certaine depuis les nouvelles orientations contenues dans la loi de finance de 2015 qui a fait de la (re) construction d'une filière mécanique en Algérie une priorité vitale. Mais il faut être vraiment crédule pour croire que les constructeurs automobiles se sont engagés pour les beaux yeux des Algériens. Le gouvernement, en se lançant sur cette voie a consenti des millions, voire des milliards de dollars à travers notamment la concession de terrains, en concédant des régimes fiscaux préférentiels, en exemptant également tous les sous-traitants qui interviennent dans la production d'ensembles et sous-ensembles destinés aux produits et équipements mécaniques, électroniques et électriques, des droits de douane et de la TVA. Certaines clauses passées avec des constructeurs ne seront peut-être jamais connues mais il y a toujours un prix à payer. L'Algérie, selon certains spécialistes, pourrait devenir une véritable plateforme de l'industrie automobile. A condition, bien évidemment, de développer en parallèle sa propre filière d'équipementiers et un réseau de sous-traitance de qualité. Car en toile de fond, l'exportation est le but recherché pour sortir de la dépendance aux hydrocarbures. L'industrie automobile mondiale génère des milliers de milliards de dollars chaque année. Le secteur est par ailleurs l'un des plus gros pourvoyeurs d'emplois dans le monde. L'Algérie est désormais devant un véritable défi. |
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