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Constantine - Fruits et légumes: Des prix élevés et des explications peu convaincantes

par A. Mallem

Le marché de gros des fruits et légumes (Magrofel) a repris du service, au début de cette semaine, après une interruption d'une quinzaine de jours, pour cause de grève. Malheureusement, les citoyens qui s'attendaient à ce que les prix des fruits et légumes baissent sur les marchés de détail sont restés sur le faim. Sans jeu de mots, les tarifs sont restés fixés à la hausse, comme nous l'avons constaté, hier, à la faveur d'une virée dans les principaux marchés de la ville. Nous avons posé la question d'usage à des commerçants des marchés, Bettou et Boumezzou, qui nous ont répondu que les commerçants de détail sont en train de récupérer les pertes subies pendant les quinze jours de grève de Magrofel où ils furent contraints de s'approvisionner au marché de Chelghoum-Laid. Toutefois, et pour les légumes, les marchands ont invoqué la loi de l'offre et de la demande.

«En cette période hivernale, argumentent-ils, les légumes cultivés sous serre ne mûrissent pas aussi vite qu'en été. Ce qui fait que l'offre n'est pas aussi abondante et les prix montent. Mais le directeur des Services agricoles que nous avons interrogé, hier, encore a affirmé que les produits agricoles sont disponibles en quantités suffisantes et qu'il faut chercher, ailleurs, la raison de la flambée des prix. Les commerçants de gros, eux, affirment que cette flambée n'est que conjoncturelle et ils prévoient une baisse progressive des prix à compter de la semaine prochaine.

En tout cas, la virée que nous avons effectuée, hier, dans les deux marchés cités, qui servent, un peu, de baromètre, nous a montré que, pour les légumes, les prix ont augmenté légèrement. Commençons par la pomme de terre dont le prix actuel de 60 dinars le kilo reste quand même plus ou moins stable car depuis plusieurs mois déjà, il joue un peu au yoyo en fluctuant entre 50 et 55, atteignant parfois le plafond des 60 dinars. Ce qui est le cas aujourd'hui. L'oignon, lui aussi, est passé de 60 à 70 dinars. Et sur ce registre c'est la tomate qui a connu une augmentation substantielle, puisque son prix a doublé pratiquement sautant de 40 à 80 dinars le kilo. Il en est de même pour d'autres légumes comme la salade verte et le piment doux qui sont proposés à 120 dinars et les courgettes à 180. Au rayon des fruits, ce sont la banane et les poires d'importation qui ont pris leur envol, cette fois, en s'offrant, chacune, à 350 dinars le kilo. Pourquoi ? Avons-nous demandé. Et de nous répondre que ces produits sont importés par des particuliers hors du circuit gouvernemental et les importateurs sont seuls à en fixer le prix. «Ajoutez à cela que, pour la banane, c'est la période de froid propice à la conservation de ce fruit tropical.

Quant à la mandarine locale, la bonne clémentine est vendue à 200 dinars à Boumezzou et à 240 à Bettou. Pour les viandes, le poulet connaît toujours la même flambée en se négociant à 380 dinars le kilo. «Parce que la demande est supérieure à l'offre du fait que plusieurs éleveurs ont fermé boutique, après les pertes qu'ils ont subies l'année dernière avec la chute drastique des prix. Rappelez-vous que le kilo du poulet est descendu, à cette époque, jusqu'à 100 dinars, nous ont expliqué des marchands.

Pour les viandes rouges, ce sont les tarifs habituels qui restent en vigueur, à savoir le kilo du bœuf à 900 dinars, le bifteck à 1.200 et le kilo de la viande d'agneau à 1.300 dinars. La sardine est à 450 dinars, la dorade à 1.200. «Ces prix s'expliquent par le mauvais temps qui empêche les pêcheurs de Collo et Jijel, où l'on s'approvisionne, de sortir en mer», nous ont dit des marchands de poissons du marché Bettou.